Nous avons vu, dans un précédent article (voir la vie au village (suite), page 12 ) que pour se rendre à Alger sous domination Turque, il fallait se placer sous la protection  ‘’ d’une sorte de chaîne de connaissances et d’amitiés’‘….

          Ce fut dans ce contexte, qu’un petit groupe d’hommes de chez nous, négociants de leur état, sollicitèrent les services de notre Ass Oukaki qui, avant de s’engager, demanda qu’on lui expliqua ce qu’on attendait exactement de lui.  On  l’informa qu’à Alger, des malfrats les rançonnaient, après chaque opération commerciale et cette fâcheuse situation, non seulement leur empoisonnait l’existence, mais surtout, grevait sérieusement leurs bénéfices.

         Mais, leur dit – il : «  vous savez bien que je ne suis ni violent ni bagarreur … ». On le sait parfaitement lui répondirent nos amis. Nous te demandons seulement de nous accompagner à Alger et lorsque nos racketteurs se présenteront à nous, tu leur serreras très très fort la main jusqu’à leur faire mal … c’est tout. Marché conclus.

        A Alger, après leurs affaires commerciales, nos amis  d’Ath Ali furent abordés comme d’habitude par la bande des voleurs, mais cette fois-ci ce fut Ass Oukaki qui se présenta à eux , tout souriant, pour leur « serrer » la main…. et devant tant de force nos escrocs prirent la poudre d’escampette  au grand soulagement de nos commerçants .