|
[ Manuscrit et guerre de Libération Nationale ] [ Hommages ] [ Voeux , condoléances ] [ Notre belle région ] [ Tribune libre , documents anciens et divers ] [ Nos champs ] [ Nos familles et album photos ] [ le village ] [ Nos plats traditionnels ] [ Loisirs , insolites ... ] [ Histoires, proverbes et tabous ] [ Album photo du village ]
|
|
|
|
Notre village et la guerre de libération nationale
1- Avant-propos

Le 7 mai 1954, date anniversaire des massacres du 8 mai 1945 (Sétif, Guelma, Kherrata…) Dien-Bien-Phu, en Indochine ‘’tombe’’….., l’armée coloniale française capitule devant le général Giap ….
En 1954, la Tunisie et le Maroc avaient déjà commencé leur lutte armée contre l’occupant français … pendant que, chez nous, en Algérie, les ‘’leaders’’ du M.T.L.D. ,divisés entre Messalistes et Centralistes passaient le plus clair de leur temps à ‘’s’entredéchirer’’ et en palabres stériles ( l’U.D.M.A. et l’association des Ulamas étaient, à cette époque, pour l’action politique pacifique pour arracher des droits…)
Et, ce fut dans ce contexte difficile et ‘’défavorable’’ qu’une ‘’poignée’’ d’hommes décidés, courageux et convaincus que seule la lutte armée pouvait changer le statut de l’Algérie et des Algériens… s’attelèrent à mettre sur pied une organisation, d’abord le C.R.U.A et puis le F.L.N / A.L.N qui, le premier novembre 1954 va déclencher l’insurrection armée pour l’indépendance de notre pays……. A suivre
Commentaire de Kamel (25/11/2010 19:21) :
Merci Hamid pour cette leçon d'histoire. Ton article est un véritable
concentré, en quelques mots il nous décrit la situation politique qui
prévalait en 1954 avant le déclenchement de la lutte armée. Les zizanies
entre les differents clans vont se répercuter douloureusement sur le cours
des événements avec les attentats F.L.N / M.N.A.
|
Commentaire de Salim (26/11/2010 19:14) :
Ce dernier article m'a incité à réviser mes modestes connaissances sur
l'histoire de notre guerre de libération nationale pour retrouver ,
sans me tromper, les noms de la "poignée d'hommes" qui a déclenché la
lutte armée le 1er novembre 1954. En fait ils étaient 6 : Boudiaf,
Benboulaid, BenMhidi, Bitat, Didouche et Krim en Algérie et 3 au Caire :
Benbella, Ait Ahmed et Khider.
|
Commentaire de ahcene (27/11/2010 18:37) :
en plus des 9 historiques que tout le monde connait et qui sont
malheueusement tous morts exceptés deux autres grands(ait ahmed et
benbella)il y avait avec eux plusieurs autres pour declencher la revolution
de 1954.le groupe des 22,les militants des aurés derriere benboulaid,les
militants du constantinois,les combatants de kabylie derriere krim belkacem
au maquis depuis 1947 ,les algerois etc...il y avait beaucoup d'autres
qui etaient en prison(au 1er vovembre) et qui ont donné un nouveau souffle
à la revolution,comme exemple abane ramdane.il y a eu d'autres
nationalistes du mtld(centralistes comme benkhedda,yazid etc...)des
udmistes(à leurs tete ferhat abbas).l'histioire de la revolution est
tres riche en heros.mon souhait est de connaitre quels sont les premiers
militants du village qui ont participé au debut de la
revolution.l'important dans un pays n'est pas le nombbre mais la
qualité des hommes(ou femmes)et leurs convictions ,leurs foi en leurs pays
et leurs peuple."lahsave matchi tivernasses"GLOIRE à NOS MARTYRES et longue
vie à ceux qui sont encore en vie.
|
Commentaire de Hamid (27/11/2010 18:37) :
Ahcéne, dans son commentaire du 28/10/2010, page 3, a parlé du colonnel
Ouamrane.... je saisis cette occasion juste pour rappeler que ce dernier ,
durant l'été 1954, à la veille de 1er novembre, a assisté Krim
Belkacem dans ses "négociations" avec Boudiaf, Benboulaid, Bitat, BenMhidi
et Didouche Mourad, QREP (et par la suite pour faire appliquer les
engagements pris). Ironie du sort, 3 de ces illustres personnages, pères de
notre révolution, ont été assasinés (Krim, Khider et Boudiaf) aprés
l'indépendance.
hamidaitkaki@yahoo.fr |
Commentaire de ahcene (27/11/2010 20:35) :
bonsoir hamid.je m'excuse,mais le terme de "negociations" me parait
impropre.je crois qu'il s'agissait de preciser les derniers
preparatifs du declenchement de la revolution à l'ete 1954(je ne sais
pas si tu as vu le film sur benboulaid cette epoque a ete evoquée).pour vou
kerou le grand colonnel ouamrane,juste avant le declenchement du 1er
novembre,à la demande de rabah bitat qui etait chargé de
l'algerois,krim belkacem a charge ouamrane et plusieurs de ses hommes
de provoquer les premiers attentats dans la capitale et sa region.pour les
grands que tu as cités et qui ont etes assassinés apres
l'independance,je ne sais pas qui a dit :la revolution mange ses
enfants.il y eu baucoup de valeureux revolutionnaires qui ont etes liquidés
par leurs freres pendant et apres la revolution.qu'ils reposent en
paix.
|
Commentaire de Hamid (28/11/2010 18:09) :
Salut Ahcène. Je n'ai pas eu l'occasion de voir le film sur
Benboulaid (QREP) mais, par contre, ce que je sais (après recoupements
d'informations) est qu'il y a eu "tractations" ( à la place de
"négociations" si ce terme te parait impropre), au sujet du découpage, en
zones, de l'Algérie qui dans le premier organigramme incluait la
Kabylie dans la zone de l'Algérois sous l'autorité de Didouche
Mourad... Ce que ni Krim ni Ouamrane n'acceptèrent ...Maintenant
concernant les premiers militants de notre village ..., personnellement je
ne peux te répondre maintenant mais je pense qu'il faudrait les
rechercher parmi les militants du PPA / MTLD .
hamidaitkaki@yahoo.fr |
Commentaire de ahcene (28/11/2010 20:44) :
bonsoir hamid.dommage que tu n'aies pas vu le film sur benboulaid.ça
eclaicit beaucoup de flou sur la riche periode en evenements qui a precédé
le 1er novembre.à la reunion des 22 la kabylie n'etait pas representée
du fait que ses revolutionnaires etaient deja dans le maquis.didouche etait
chargé de la zone de l'algerois(la kabylie à ma connaissance n'y
faisait pas partie) et avait pour mission de contacter le maquis
kabyle(krim belkacem).vu l'age et la fougue de didouche ,le contact
avec krim a ete un echec.c'est grace à la sagesse de benboulaid qui a
recontacté krim quel'accord a ete trouvé et que la revolution a pu
etre bien préparée.le probleme me semble-il etait que la kabylie etait
messaliste ,de meme que benboulaid.il fallait contacter messali et avoir
son aval pour etre le porte-drapeau de la revolution.c'est benboulaid
qui s'en chargeat.ce fut negatif et la revolution a commencée avec des
inconnus à l'epoque(meme lamine debaghine refusat d'y prendre la
tete).juste avant le 1er novembre il y a eu permutation entre bitat et
didouche(le 1er est passé du constantinois à l'algerois et didouche a
pris la responsabilité du constantinois secondé par le grand zighoud).à ma
connaissance la kabylie etait une region (comme les aures)deja prete pour
la revolutio.les tractations ,les discutions etaient surtout necessaires
pour bien preparer et declancher cette revolution dans toute l'algerie
et eviter les erreurs du passé où chaque region faisait son soulevement(el
mokrani,bouamama,ouled sidi cheikh etc..)ce qui a permis à la france
coloniale de les ecraser.il se peut que mes connaissances soient
imprecises.que nos valeureux chouhadas reposent en paix.
|
Commentaire de Hamid (29/11/2010 18:25) :
Bonjour Ahcène. Je suis entièrement d'accord avec toi sur beaucoup de
choses...., mais, sans contester, bien au contraire, le contenu
documentaire et historique de l'oeuvre consacrée à feu Benboulaid, je
pense , et c'est mon avis personnel, qu'un film aussi complet et
aussi objectif soit-il, de 2 ou 3 heures, ne peut "aller dans le détail"
d'une guerre de libération nationale aussi grandiose que la notre.
Pour revenir à ce fait anodin sur les rapports de Krim / Ouamrane avec
Didouche et Boudiaf je me suis surtout appuyé sur les affirmations
d'Ives Courrière, les Fils de la Toussaint (Fayard , 1968), pages 86
et 95. Salut
hamidaitkaki@yahoo.fr |
Commentaire de Ali (29/11/2010 19:38) :
Trés riche débat qui nous apprend sûrement plus que les cours
d'histoire dispensés par nos établissements scolaires ( on apprend par
coeur des pages et des pages incipides....) merci donc à Hamid et à Ahcène
en leur faisant remarquer que la plupart de nos jeunes ne connait pas
grand chose de notre véritable histoire... Ce qui contredit gentillement
les propos de Ahcène lorsqu'il affirme : "En plus des 9 historiques
que TOUT LE MONDE CONNAIT...". Pour s'en convaincre, il n'a
qu'à poser la question autour de lui.... Bon courage
|
Commentaire de ahcene (30/11/2010 19:22) :
d'accord avec toi ali.l'histoire officielle qu'on apprend à
l'ecole est orientée.neanmoins pour les historiques ,si je dis que
tout le monde les connait c'est que des parents en ont parlé(au molns
dans certaines familles d'un certain niveau)et que quelques batiments
publiques(aeroports,ecoles,rues etc...)portent le nom des grands
disparus.ce que je voulais preciser dans mon commentaire ,c'est que
derriere les9 historiques il y en avait plusieurs autres qui ont participé
et declanché la revolution et que l'on ne connait pas du tout ou que
l'on ne cite que rarement alors qu'ils ont joué un grand role
l'exemple de ces grangs messieurs est vou karrou le colonnel
OUAMRANE.c'est vraiment domage que les jeunes generations ne
connaissent pas l'histoire de leurs pays depuis la nuit des temps ,ou
bien la connaissent avec des oeilleres,des omissions volontaires,des
orientations dans le sens qui arrangent certains.cela nous donnent les
resultats que nous vivons actuellement beaucoup de nos jeunes veulent fuir
leurs pays(harga).
|
Commentaire de Belaid (01/12/2010 13:09) :
Salut Hamid et à vous tous chers amis. Hamid tu as demandé à ce que
l’événement que j’avais rapporté précédemment soit situé dans le temps ;
bien volontiers et sous réserve que ma mémoire ne me joue pas des tours.
L’assassinat de MOTOH. MOKRANE Youcef et KHERFI Mahdi (ce dernier est le
neveu de Ait Si Larbi Mokrane) se situerait au mois de juin 1957.Je
voudrais aussi ajouter une précision que j’estime utile au sujet des sœurs
ATERKOUI et de leurs compagnons d’infortune. 1- Elles ont été assassinées
en mai/juin 1961 avec OUCHRIF Yamina ATERKOUI Larbi et AIT SI MAMAAR Ahmed
(père de SI cherif). Sans sépulture, nous avions en 1962 tant bien que mal
réuni quelques ossements éparpillés dans les buissons de TIGHADIWINE. 2-
Leur assassinat a été commis par les gendarmes de la brigade de TASSAFT où
toutes ces victimes étaient détenues. Ce furent de grandes résistantes,
elles approvisionnaient régulièrement le refuge des Moudjahidines de la
région 3 zone 3. J‘ai d’autres souvenirs que je relaterai dans mes
prochains envois. NB : l’arrestation de ces 5 martyrs est intervenue après
les investigations opérées par les forces coloniales juste après l’attaque
par l’ALN fin Mars, début Avril 1961 du poste militaire installé au centre
du village
|
Commentaire de ahcene (01/12/2010 19:43) :
merci belaid pour ces precieuses informations.juste quelques precisions à
te demander,car j'ai qeitté le village bien avant les evenements que
tu viens de relater.,pour mokrane youcef ,est-se que ce ne serait-pas
amokane youcef d'ath sidi maamar le frere de si bachir et si ahmed qui
vivent actuellement à constantine dont j'ai parlé dans certains de mes
commentaires.pour le camp militaire au centre du village,est-ce qu'il
n'etait pas situé à coté de sidi mohamed-larbi?pour thighadiouine
est-ce que ce n'est pas un champ qui appartient aux oucherif?merci
encore pour tout les eclaircissements que tu me donneras.salutations.
|
Commentaire de Hamid (01/12/2010 20:00) :
Emouvant témoignage qui donne froid dans le dos. Aprés l'assassinat ,
en juin 1957, à la fleur de l'âge, de Ait Abdelkader Mohamed, Mokrane
Youcef et de Kherfi Mehdi, voila qu'on nous revèle un autre crime de
guerre inqualifiable. Les soeurs Djoher et Taous Aterkoui, Yamina Oucherif,
Larbi Aterkoui et Ahmed Ait Si Maamer, en juin 1961, ont été , non
seulement sauvagement exécutés, mais pire des barbaries qui dépasse
l'entendement humain, leurs corps ont été abandonnés aux chacals, aux
hyènes et autres charognards. Gloire éternelle à nos martyrs
hamidaitkaki@yahoo.fr |
Commentaire de l\'Oranaise (01/12/2010 20:19) :
Comment se taire devant tant d'horreur ! comment des soldats du pays
des droits de l'homme sont-ils arrivés à de tels actes ? Aller
jusqu'à refuser une sépulture à leurs victimes dépasse en sadisme et
en cruauté les comportements nazi. Repozez en paix, mes soeurs et mes
frères, nous ne vous oublierons jamais.
|
Commentaire de Belaid (01/12/2010 23:35) :
Bonjour AHCENE. Il me plait en me faisant un devoir de répondre à tes
questions : 1 - Il s’agit bien de AMOKRANE Youcef d’Ait Sidi Maamar. 2 - Il
convient de préciser qu’il existait deux postes militaires ; le premier à
SIDI MHAMMED LARBI où la compagnie du 7eme BCA du capitaine BONDIER était
cantonnée jusqu'à son départ en fin 1958, puis remplacée par la 6eme
compagnie du 2/39 RI de 1958 à 1960. Le second au centre du village à
partir de 1959.C’est à cette période qu’une unité militaire est venue
s’installer avec un effectif d’environ une section. C’est bien cette unité
qui a été attaquée par l’ALN en 1961. 3 - TIGHADIOUINE se trouve du coté de
TACHOUCHETE (le cimetière) juste à ta droite en contre bas en allant vers
Tassaft. Bien à toi Belaid.
|
Commentaire de Kamel (02/12/2010 19:42) :
Merci Belaid, ton dernier commentaire donne la chair de poule. Si tu
permets, je voudrais savoir où était situé, dans le village, ce poste
militaire qui a fait l'objet d'une attaque par nos combattants ?
Est ce que l'assassinat des cinq personnes citées est lié à cette
attaque ? Merci encore Belaid pour ta contribution qui vient de nous faire
découvrir une partie de l'histoire de notre village. Ps: je me
contenterais, concernant l'implantation de ce camp militaire au coeur
du village, du quartier( At Oughni, At Srour, le centre, ... ?)
|
Commentaire de Salim (02/12/2010 19:50) :
Est-il vrai que le village, pendant la guerre de Libération, était ceinturé
de fils de fer barbelés ? Merci à Belaid.
|
Commentaire de hamid ak de Reghaia (03/12/2010 15:51) :
Quelques mois avant l'assassinat des trois personnes citées par moi et
BELAID, avant meme celui de MAHMOUD AIT KAKI, il y avait l'assassinat
de deux jeunes de TAACHOUCHT.Il s'agit de AIT ABDELKADER YOUCEF frère
ainé de MAKHLOUF (MOUTOUH) cités parmis les trois, OUCHRIF BOUSSAD fils de
LAKHDAR et frère de MAHMOUD. Les deux martyrs été agés de moins de 18 ans.
Cela s'était passeré au début ou au mileu de l'année 1956. Ils
étaient concudérés comme des terroristes.
BELAID peut donner des précisions sur cet évenement. Meme si nous somme du
meme age, il possède une meilleur mémoire.
agifri@yahoo.fr |
Commentaire de Belaid (04/12/2010 21:35) :
Mes précédents commentaires, portant sur les événements relatifs à la
guerre de libération, ont suscité quelques réactions, notamment par des
questions précises de la part de Kamel et Salim. Je saisis pleinement leurs
intérêts à connaître certains détails qui, d’évidence, ne sont ni
accessoires ni subsidiaires et ce quelque soit le contexte, surtout qu’il
s’agit de la guerre de libération qui appartient à tous. Je m’emploierai à
satisfaire leur légitime soif de savoir. 1- Oucherif Yamina a été arrêtée
dans les mêmes circonstances et assassinée le même jour et même lieu que
les sœurs Aterkoui. Oucherif Yamina était agent de liaison. 2- Oui le
village était ceinturé de fils barbelés et minés en quelques endroits, le
tout renforcé de postes d’observation au nombre de trois .On peut aisément,
sans verser dans l’exagération, faire la comparaison avec les sinistres
STALAGS. Mais qu’on se rassure, les infiltrations des éléments de l’ALN,
même si elles ont été rendues laborieuses, n’ont pas pour autant cessé
.C’est dire que la pose du barbelé n’a pas atteint les résultats escomptés.
Pour preuve, et vous conviendrez avec moi, que pour oser attaquer les
forces coloniales déployées au village , l’impérative tactique exigée en
premier lieu était l’indispensable repérage et l’évaluation de la
situation avec le maximum de rigueur . Cela nécessita donc des appuis sûrs
et une logistique intra-muros fiables. En définitif, les éléments ayant
exécuté cette opération avaient, sans aucun doute ou équivoque, bénéficié
du concours des militants du village. En conclusion le barbelé n’a pas été
un obstacle majeur pour arrêter la marche de l’histoire. Salut à vous tous
|
Commentaire de Salim (05/12/2010 19:10) :
Merci Belaid pour ton commentaire riche en informations qui pourront servir
un jour... Si tu permets je vais encore te poser quelques petites questions
sur notre village martyrisé et transformé en "stalag". 1- Combien de points
d'accès y avaitent-ils ? 2- Est-ce que les gens y rentraient et
sortaient librement ou bien étaient- ils munis d'un laisser-passer ? Y
avait-il un couvre-feu ?
|
Commentaire de Kamel (05/12/2010 21:02) :
Belaid, tes informations donnent un éclairage nouveau sur la vie au village
durant notre guerre de libération. On m'a indiqué que le camp
militaire (avec des harkis) en plus de celui implanté à Sidi m'Hamed
Larbi, était planté, comme un "poignard dans le ventre du village" , dans
la maison désertée d'une honorable famille. Une question :
qu'est-ce que tu sais de l'opération menée contre cette caserne ?
(organisation, déroulement et résultats) . Que Dieu te garde Belaid
|
Commentaire de Hamid YA (05/12/2010 21:55) :
Quelques questions pour Belaid, que je remercie pour ses commentaires très
enrichissants. D’après les commentaires je déduis que le dispositif
militaire à Ait Ali est très impressionnant, dans les autres villages
est-ce pareil ? Dans le cas contraire, y-a-t’il des raisons ?
abdelhamidya@hotmail.fr |
Commentaire de AMRANE (07/12/2010 00:28) :
Merci Belaid pour ces témoignages .les atrocités commissent par le
colonialisme français sont impardonnables et il viendra le jour où il
répondra devant l’humanité toute entière de ces hauts faits de guerre de
la honte . Nous devons continuer à entretenir notre mémoire par
l'écriture de notre histoire afin de ne pas oublier.Salutations
|
Commentaire de afrmed (07/12/2010 12:49) :
Si el mehdi at sidhi larvi:
Originaire d'Ath Chevla(Agouni Fourrou) dans les Ouacifs.Il vivait au
village avec sa mère native du village.
Il semble qu'il ait été tué à la même période que Amokrane(si ce
n'est le même jour?) sur le chemin d'Ouchvih.Il était accompagné
par des "militaires" vers un champ ou il devait déterrer un fusil? là ne
trouvant pas de fusil il fut abattu.
je tiens à préciser que ces bribes d'informations sont à prendre avec
précaution et auront au moins le mérite de pousser d'autres à
témoigner ou à se rappeler.
|
Commentaire de Ahcène (08/12/2010 18:00) :
Bravo Belaid, tu as une mémoire prodigieuse. Les faits que tu as rapportés
sont précis et confirment ce que j'ai appris par oui-dire. Hamid a
raison, en octobre 56 au moment où j'avais quitté le village, il
n'y avait pas de camp militaire français à sidi Mohamed Larbi ni au
centre du village. Le village était entièrement acquis à la révolution. La
mère de si Youcef Amokrane se prénommait Lalla Saadia. Merci encore une
fois Belaid pour tout ce que tu m'as appris et que sincèrement
j'ignorais. Salutations
|
Commentaire de afrmed (09/12/2010 16:40) :
Amokrane Youcef: Donc après le décès de Ait Abdelkader et Oucherif
Lakhdhar,ce fut le tour de Si El Mehdi et Amokrane,ceci pour essayer de
suivre la chronologie des événements.
Un jour les hommes du village furent tous emmenés au poste de sidhi
m'hamed larbi.Le lendemain ils furent libérés.Amokrane lui fut traîné
dans sa maison sous les coups.Il semblerait qu'il y ait eu un échange
avec la mère au sujet de l'existence d'un fusil
traditionnel(aferdi).Ensuite il fut entraîné sur le chemin menant à
'laïncer" une source d'eau.C'est là qu'il aurait été
assassiné.A la même époque,si ce n'est le même jour, la maison des
benbouabdellah qui abritait Si El Mouloud Houari fut incendiée(?).
NB:Les bribes d'informations que je recolte nécessitent d'être
corroborés par d'autres témoignages.Il faut comprendre que les
exécutions se font sans témoins.Les villageois faisaient parfois des
déductions.
|
Commentaire de Hamid (09/12/2010 17:24) :
Concernant la date de l'installation des camps militaires ... , ce
dont je suis sûr : 1- Celui implanté du côté du mausolée de Sidi
M'hamed Larbi remonte à 1956 (le mois ?), puisque en décembre 1956
j'y étais retenu prisonnier avec Mahmoud At Tsafat (QREP) et Bezi At
Amrouche. 2- A cette époque, au village centre il n'y avait aucune
caserne.
hamidaitkaki@yahoo.fr |
Commentaire de Oranaise (09/12/2010 17:32) :
Bonjour Bélaid. Excusez moi si je vous importune avec mes questions; je
n'y peux rien, ma curiosité est trop forte et je veux tout savoir...
Dites -nous, svp, où sont enterrés les ossements humains ramassés à
Tighadiwin ? Existe-il un cimetière des martyrs dans la commune ?
|
Commentaire de hamid ait kaid (09/12/2010 19:04) :
Juste quelques mois apres la mort de son frere de meme age MAKHLOUF dit
MOUTOH le jeune AIT ABDELKADER BELAID a deserte l armee francaise avec
armes et baguages pour rejoindre l aln a Takhoukht.
Il est tombe au maquis deux ans apres aux environs du village de AIT
BOUMEHDI/TIMEGHRAS.
Il constitue le toisieme des fils de AIT AEK AMER morts pendant la guerre
de liberation.
agifri@yahoo.fr |
Commentaire de Belaid (09/12/2010 23:23) :
A Kamel, Salim , Hamid Y.A et à tous nos amis je vous salue. Je relève tout
l’intérêt que vous portez à la guerre de libération. Vos questions
m’interpellent et je vous répondrai volontiers selon mes souvenirs en
évitant toute imprécision de nature à altérer la réalité .Mes propos
procèdent donc d’une observation sur le terrain sans propension à
l’exercice d’une quelconque exagération ou mutilation des faits. Je
rapporte l’essentiel et occulte le détail lequel pourrait entraîner des
controverses et autres mises au point. À mes amis, je voudrais vous
rappeler que la guerre d’Algérie n’est pas une guerre classique entre deux
belligérants avec deux lignes de front bien distinctes. La guerre d’Algérie
est une guerre de révolution asymétrique sans ligne de front entre une
puissance mondiale membre de l’OTAN et un peuple en armes. Ce qui importe
donc, dans ce cas d’espèce c’est de mobiliser puis de fixer sur le théâtre
des opérations le maximum de troupes ; créer partout un climat
d’insécurité, intensifier les harcèlements pour l’épuiser l'ennemi. Au
delà du nombre des victimes lors de l’opération commando de 1961 c’est la
présence ostensible de l’ALN au plein dispositif ennemi qui importait et
qu’il faut souligner mais également et surtout le repli en bon ordre .
C’était bien là la substance de l’idée de manœuvre. Pour votre information,
oui ce jour là, il y a eu des pertes ennemies. Mais il est de notoriété que
l’ennemi ne publiait jamais les chiffres de ses pertes, en revanche il
n’hésitait pas à faire étalage des chiffres des civils qu’il assassinait et
qu’il assimilait à des combattants en armes. Par ailleurs, s’agissant du
couvre feu, mon cher Salim, sache que toute l’Algérie était une vaste
prison à ciel ouvert particulièrement dans les campagnes, villages, mechtas
et les quartiers algériens des villes. En ce qui concerne notre village et
d’ailleurs toute la région, le couvre feu fut de rigueur, les mouvements
des populations étaient filtrées. D’autre part, l’interdiction des zones
fut systématisée. Tout mouvement observé au-delà des limites imposées
donnait immédiatement lieu à un bombardement. Bien à vous.
|
Commentaire de afrmed (10/12/2010 11:42) :
Mahfoudh Azouaou:
Je continue dans l'ordre chronologique(selon les témoignages).
Il aurait été arrêté dans son épicerie au quartier d'Ath Salah et
conduit je ne sais où.Quelques jours plus tard( deux ,trois...ou plus)il
aurait traversé le village en compagnie d'hommes armés qui
l'auraient conduit au champ (Lamrafik).c'est là apparemment
qu'il aurait été assassiné.Il devait dépasser la soixantaine selon mes
estimations.C'est le tournant où on commença à s'en prendre aux
vieux et aux femmes. je ne saurais dire la date de cet événement.
|
Commentaire de afrmed (11/12/2010 13:40) :
Dehbia At Yahia Ouahmed:
Ce jour là le village était rassemblé comme d'habitude dans ces
tristes circonstances.Il fallait enterrer Malha at Hamouda épouse Salah At
Moussa.
L'attention des villageois fut attirée par une tombe fraîchement
remuée.La conclusion fut rapide,cela ne pouvait être que celle de Dehbia At
Yahia Ouahmed.En effet elle avait été arrêtée et conduite au poste de Si
M'hamed Larvi.Elle a du être enterrée discrètement à l'heure du
couvre-feu.
Surprise en train de sortir les provisions du magasin feu Azouaou remises
par la veuve,elle aurait été dénoncée sur le champs.
|
Commentaire de afrmed (11/12/2010 17:07) :
Comme dit précédemment et j'insiste,les données au sujet de la guerre
de libération doivent être recoupées et revérifiées auprès d'autres
sources.
Après vérification auprès d'une autre source voici de nouvelles
données:
-Mahfoudh Azouaou devait avoir la cinquantaine.
_Dehbia at yahia ouahmed fut conduite au poste situé au coeur du
village(Guer Ihuna ) et non à celui de si M'hamed Larvi.
Mes excuses pour les lecteurs.
|
Commentaire de Bélaid (11/12/2010 20:01) :
Commentaire de Belaid
Hamid A. K de Reghaia a évoqué l’assassinat de AIT ABDELKADER ALI dit
YOUCEF et de OUCHERIF BOUSSAD.
Ces deux martyrs âgés de 19-20 ans furent des fidayines très actifs et
courageux .Ils avaient activement participé aux actions de résistance
contre l’ennemi. Leur assassinat en mai 1956 est imputable au criminel LT
GOUT. Le Capitaine BANDIER étant en permission en France. Bien entendu cela
ne le disculpe aucunement des innombrables crimes qu’il avait commis. Ils
sont tombes pas loin de Tachoucht juste en bas de l’actuel château d’eau.
Ces deux garçons étaient inséparables. Youcef est le premier des trois
frères AIT ABDELKADER qui ont donné leur vie pour la patrie .Le Lt GOUT
AURAIT ETE ABATTU en 1959 lors d’une embuscade du côté de BOUIRA..
|
Commentaire de YOUCEF (11/12/2010 23:20) :
JUSTE UNE PRÉCISION AU SUJET DE L’ASSASSINAT DE DA MAHFOUD AZOUAOU. OUI IL
A ÉTÉ ARRÊTE DANS SON ÉPICERIE ET CONDUIT AU POSTE P12 LA OU IL AVAIT PASSE
5 A 6 JOURS POUR DES INTERROGATIONS PUIS IL FUT DIRIGEAIT VERS LEMRAFIK OU
IL FUT ABATTU FROIDEMENT AVEC UNE RAFALE D'UNE MAT 49. JE ME SOUVIENS
TRÈS BIEN IL ÉTAIT PEUT-ETRE 16 H, JE ME TROUVAIS CE JOUR AU VIRAGE AZEMOUR
Y HEDDADHENE PUIS IL FUT RECONDUIT DE NOUVEAU AU POSTE P12. LE LONG DEMAIN
UN GROUPE D'HOMMES LE RAMÈNENT AU VILLAGE POUR L'ENTERRER.LA
AUSSI, SON CORPS EST PASSE DEVANT LA COUR DE L'ECOLE SOUS LES YEUX DES
TOUS MES CAMARADES DE CLASSE ALLAH YERHAM CHOUHADAS
|
Commentaire de ahcene (12/12/2010 19:19) :
la titre de la page"NOTRE VILLAGE ET LA GUERRE DE LIBERATION NATIONALE" est
tres judicieux.il a permis de susciter plusieurs commentaires dont ceux de
belaid et d'autres qui sont enrichissants.j'ai appris beaucoup
d'evenements et de noms de chouhadats(ates) de notre village que
j'ignorais.nous avons evoqué sur ce blog certains noms ,certains
evenements mais les commentaires de cette page sont plus
precis.j'espere qu'il y aura d'autres informations sur le
passé revolutionnaire de notre village et sur tous ses heros au village
,dans la region et ailleurs.merci à tous ceux qui ont participé à cet
evocation .
|
Commentaire de Kamel (12/12/2010 21:36) :
Toute information est bonne à prendre losqu'elle a été vérifiée et
certifiée exacte pour éviter l'à-peu-près et l'amalgame. Quand on
site les noms de nos morts durant la guerre de libération, il faudrait , si
possible, les situer dans une catégorie précise : maquisards, membres des
groupes de choc, de soutien , de liaison..... ou bien morts dans des
circonstances inconnues.... etc
|
Commentaire de Hamid (12/12/2010 23:28) :
Salut Belaid et merci pour ton inestimable contribution à
l'enrichissement de notre blog. Tes propos pertinents, portés par un
verbe incisif et percutant, ont fait mouche , bravo ! Je te donne mon avis
sur les contenus que tu tentes de donner à certains de tes commentaires "en
voulant occulter de manière délibérée le detail pour aller droit à
l'essentiel". OK , mais je crois que certains petits details
pourraient parfois s'avérer utiles pour mieux fixer les événements ...
Cela dit , comme toi , je pense que nous sommes sur la bonne voie et , le
jour où nous aurons recueilli suffisamment d'informations nous en
ferons, tous ensemble, une synthèse "débarrassée du superflu", pour écrire
, modestement et certainement de façon incomplète, une glorieuse mais
néanmoins modeste page sur la participation active de notre village à la
guerre de libération nationale.
hamidaitkaki@yahoo.fr |
Commentaire de afrmed (15/12/2010 16:42) :
Cet après-midi d’hiver du mois de février ou mars, Djouher Aterkoui
frappa à la porte des voisins. Elle tenait un couffin qui cachait deux
lapins. Il fallait les égorger pour le dîner, un repas spécial pour les
invités surprise! Mais en ces temps, il fallait être prudente car les
traces de sang risquaient de déclencher une tempête de perquisitions
d’arrestations d’humiliation. Pendant que le voisin Si Ahmed se chargeait
de trouver un endroit discret dans le jardin, elle pleurait et se plaignait
devant les femmes. Elle se plaignait de son frère qui l’avait laissée
seule face à tous ces invités. Le vieux revint avec les lapins égorgés
après avoir recouvert le sang avec du sable.
|
Commentaire de Afrmed (17/12/2010 13:26) :
A l’aube des coups de feu retentissent du côté d’Ahanou Ouchavane. Un
homme et son chien sont abattus .Une embuscade vient d’avoir lieu. Les
invités de deux ou trois jours de Djouher A., un groupe d’une douzaine de
personnes environ, embusqués, tirent sur une patrouille sortie du poste de
‘Ger Ihuna’ ils tuent un des harkis composant la patrouille et son chien.
|
Commentaire de Hamid (17/12/2010 20:50) :
Pour Afrmed. J'apprécie vos commentaires qui manquent cependant de
précisions. Si possible, il faudrait au moins dater les événements décrits
pour nous permettre de les insérer , plus tard , dans un ensemble cohérent.
hamidaitkaki@yahoo.fr |
Commentaire de afrmed (18/12/2010 13:18) :
Les événements décrits dans les commentaires du 15 et 17 décembre se
déroulent durant l'hiver 1961 approximativement.j'ai a chaque
fois insisté sur la nécessité de recouper les témoignages oraux recueillis
difficilement auprès de témoins analphabètes qui font ce qu'ils
peuvent avec leurs mémoires.Témoins de surcroît qui n'ont que ce qui
leur parvient de l'extérieur comme information lorsqu'il
s'agit de femmes ne sortant pas.Je suis conscient de
l'imprécision de l'incohérence parfois des récits et c'est
pour cela que j'emploie souvent le conditionnel.
|
Commentaire de Youcef (19/12/2010 16:53) :
ENCORE UNE PETITE INTERVENTION SUR L'ASSASSINAT DE HVOUVOUCHE ATH
YAHYA OUHMED, JE CROIS QU'ELLE A ETE ETRANGLEE DANS SON DOMICILLE PAR
DES MILITAIRES DU POSTE DU VILLAGE. ALLLAH YERHAM CHOUHADAS
|
Commentaire de afrmed (24/12/2010 13:27) :
La riposte ne se fit pas attendre, Djouher fut arrêtée traînée vers une
épicerie d’Ath Srour sous les coups. On retrouvera des morceaux de ceinture
traditionnelle (thisfifin) près du magasin. Certainement conduite pour
confrontation, car là-bas elle achetait des provisions qui dépassaient ses
besoins. Ensuite elle fut conduite au poste de Tassaft pour y être
torturée. Sa famille ne la revit plus, ni morte ni vivante.
Le lendemain ou surlendemain, d’autres arrestations suivirent. Taos la sœur
de Djouher, Oucherif Yamina, l’octogénaire Hadjadj Larbi, le septuagénaire
Ait Si Mammar Ahmed furent arrêtés et conduits à Thigheddiwin ou ils
auraient été fusillés.
Durant quatre mois qui suivirent il était interdit à quiconque de sortir du
village pour aller aux champs situés au-delà de la route en contrebas du
village. Les arbres furent coupés tout autour afin d’assurer une bonne
visibilité et éviter qu’ils servent à cacher les maquisards. Il était
interdit de s’afficher avec le(s) famille(s) mise(s) en quarantaine.
|
Commentaire de Afrmed (22/01/2011 23:35) :
A propos des soeurs Atorkoui et de leurs compagnons d'infortune,
assassinés en 1961, il a fallu que le fils de l'une des victimes,
avec l’aide des écoliers du village, décide d’aller ramasser ce qui restait
des ossements. Un des intervenants du blog y a participé me semble t-il.
|
| |
|
|
|
|