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Novembre 1954 – Décembre 1956
2 - Les faux Moudjahidine

2-1 Une bien curieuse aventure .
Durant les dix premiers mois de la révolution , du 1er novembre 1954 au mois de septembre 1955, à ma connaissance , il n’y avait vraiment rien d' extraordinaire à signaler dans notre village à part de vagues consignes, venues du nidham , intimant l’ordre aux populations de ne plus fumer (ou priser) sous peine de mutilation.
Evidemment, comme tout le peuple algérien, nos villageois commentaient les nouvelles colportées de bouche à oreille et chacun y allait de ses analyses sans trop se "dévoiler" pour ne pas avoir à se "mouiller publiquement "… Et ce fut dans cette ambiance particulière qu'un beau matin, au garage n’At Kaki, débarqua une vieille connaissance ( quelqu’un d’un village de la région ) pour solliciter les services de mon oncle Boukhalfa , qrep , et de son camion, un 2,5 tonnes Renault , pour un transport de marchandises depuis Tizi Ouzou … Comme il n y avait pas de raisons majeures pour refuser ce service payant à une personne connue , le marché fut vite conclu et la date du déplacement fixée d’un commun accord. C’était en septembre ou octobre 1955.
A Tizi Ouzou, après un repas copieux au restaurant , à la charge de notre « ami » , le chargement de la marchandise, entreposée dans un garage , fut effectué rapidement , très rapidement même, par deux « ouvriers », à la grande satisfaction de mon oncle qui ne demandait pas tant…. Sur le chemin du retour et juste à la sortie de Tizi Ouzou , M’hand , ( appelons ainsi notre " ami ") , se présenta sous son " véritable visage ", se disant Moudjahid ... et , pour convaincre , (il) exhiba une arme de guerre qu’il tenait dissimulée , au milieu de bouteilles de bière , dans un panier ...
Panique à bord , coup de freins , cris , engueulades … Mon oncle Boukhalfa furieux , devenu brusquement blême , refusa catégoriquement de poursuivre cette périlleuse aventure , lui qui connaissait bien les nombreux barrages dressés par les militaires français sur la route qui monte vers nos montagnes et ... qu’il fallait affronter … Toutes ces protestations laissèrent de marbre M’hand qui , sûr de lui , n'arrêtait pas de rire de la peur de son " ami " qu’ il invita , autoritairement, à poursuivre la " mission " le rassurant que tout allait bien se passer et que , de toutes les manières , il avait avec lui ce qu’il fallait pour amadouer les soldats français … Faisant contre mauvaise fortune bon cœur , peu rassuré et sentant qu' il n’avait pas le choix , mon oncle accepta de reprendre la route … et … curieusement , à chaque contrôle ou barrage militaire , quelques bouteilles de bière offertes par ci par là suffisaient à ouvrir " les portes "… et avec le sourire . à suivre
Commentaire de michael1953 (11/12/2011 22:00) :
Bonsoir à toutes et à tous! cher Hamid, ce n'est que par hasard que je
découvre ce nouvel article, il n'est pas cité dans le sommaire et je le
trouve trés passionnant, il ressemblerait fort bien à un trés beau film de
guerre. Cher Hamid, ne nous fais pas trop languir de grâce. A bientôt!
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Commentaire de Ammar (13/12/2011 12:58) :
Témoignage. Agé à peine de 10 ans, j'ai accompagné ma grande mère pour
rendre visite à une parente à Alger , c'était en 1958. Après avoir passé
quelques jours à Alger , pour le retour au village ,nous avions pris
l'autocar " La SATAC " au niveau de la gare d'Alger pour Tizi-ouzou .Nous
étions stressés , le laisser- passer de ma grande mère était périmé
puisque le délai accordé était dépassé et une fois arrivés à Tizi comment
faire pour monter au village ?. D’Alger , l’autocar a pris le départ vers
10h et , au niveau du carrefour menant à Maison blanche ,les gardes mobiles
(CRS ) ont arrêté le bus pour effectuer une fouille .on a ordonné à tout
le monde de descendre sauf les femmes et les enfants .Avant de descendre ,
un homme m’a tiré discrètement par le bras , m'a remis un petit paquet en
me chuchotant à l'oreille : -tiens garde-le soigneusement et il ne faut
surtout pas que les CRS le découvre . Si jamais on arrête cet homme je
dois ramener le paquet au village sans savoir à qui le remettre. Ma
grande mère a vite fait de le cacher pour le dissimuler aux recherches des
français l. Après le contrôle des cartes d'identité et les fouilles les
hommes remontèrent dans le bus .Dieu merci notre homme était parmi eux. Le
monsieur en question était DA L'MAHFOUDH ATH OUZOUAOU. Arrivés à Tizi, il
n'a pas continué le voyage avec nous mais il a fait le nécessaire pour nous
trouver un moyen de transport vers Ath Ali Ouharzoune …. Quelques jours
après ,je l'ai trouvé assis devant son magasin , il m'a offert des bonbons
et m’a dit que ce jour- là je l'avais sauvé d'une arrestation avec tous
les ennuis qui allaient suivre car le paquet contenait une très grosse
somme d'argent provenant des cotisations , qu'il devait remettre aux
hauts responsables de la wilaya 3 (III ). Allah yarham chouhada.
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Commentaire de Oranaise (14/12/2011 16:29) :
Excellent article et comme dirait Micha, Hamid ne nous laissez pas trop
"languir " pour découvrir la suite de cette aventure ... Bravo Ammar pour
votre témoignage et , j'en suis certaine , ce sont ce genre d'interventions
qui sortiront de l'oubli la mémoire de nos martyrs .
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Commentaire de Kamel1 (15/12/2011 18:12) :
Je trouve très intéressant ce nouvel article qui ouvre un autre chapitre ,
certes douloureux , mais qu'il ne faut surtout pas occulter .Le titre
lui-même " faux moudjahidines " fait référence , sans donner encore de
précisions , à l'existence ,durant les premières années de la révolution ,
de deux " mouvements " antagonistes " .Les militants du MNA ( Messalistes )
entreprirent des campagnes d'intoxication pour susciter, au sein des
populations, la confusion et pour entretenir l'équivoque ...tout cela sous
l'oeil bienveillant des autorités coloniales .
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Commentaire de Kamel1 (17/12/2011 15:28) :
Je me suis laissé dire qu'à l'époque il y avait deux camions 2,5 T au
village qui alimentaient régulièrement deux magasins où l'on vendait de
tout . Il y avait le camion n at Kaki et celui n at Ahmed ( Oussada ) ,ce
dernier était tenu par Dda Bouzid At Younés QREP .
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Commentaire de Ammar (17/12/2011 21:24) :
il y avait deux 2,5 T Renault un appartenant à Ath kaki conduit par Da
Boukhalfa et le deuxième appartenant à Ath ahmed conduit par Da Rabeh ath
ahmed (oussada).quant à Da Bouzid Ath Younes ,il a géré le magasin ath
ahmed ,iln'a pas conduit le camion .
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Commentaire de michael1953 (18/12/2011 11:09) :
Bonjour à toutes et à tous! étant un natif de la fin 1953, je ne me
souviens pas de ces deux 2 tonnes 5, par contre je me rappelle du camion
"Unic" de Dda Arab At Lounis (QREP). Il le nettoyait et réparait souvent à
Taguemount. A bientôt!
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Commentaire de Ammar (19/12/2011 08:28) :
Da arav ath lounis allah irahmoou avait un camion de couleur grise un
""ford cargo "", le seul camion "unic " dont je me rappelle appartenait à
Ath kaki de sedrata .je pense qu c'est ce camion qui a remplacé le renault
2,5 T.
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (19/12/2011 16:04) :
Avant le camion 2,5 t , Dda Rabeh Oussaada avait une voiture de couleur
noire ( une 202 Peugeot , je crois ) .Dda Bouzid At Younès ne s'occupait
que du magasin d'alimentation générale .Je ne me souviens pas du camion de
Dda Arab At Lounis mais par contre je sais qu'il assurait le transport de
voyageurs avec un taxi .et qu'il était très sympathique..QREP.
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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