Débuts de l’été 1956 . Arrestation par les militaires de sept hommes de notre village : Mohand Ouramdane Ath lakhal , Chavane Ath lakhal , Mahfoudh Ath Azouaou , Hadj Amar Ath Zaza , Mouloud Ath el Houari , Ramdhane Ath Ouahmed et Sidi Ahmed Ath el Houari. Deux jours plus tard , accompagnés de la vieille Yema Tsou nous nous rendîmes au garage n’Ath Abdeslam à Tizi n’Tassaft , au camp militaire où étaient emprisonnés les nôtres ( sans aucune forme de procès ) pour approvisionner mon oncle Mahfoudh et ses compagnons en café , chéma ( tabac à priser) et vivres . La sentinelle du camp nous rabroua vertement .
Finalement les prisonniers furent transférés à la DST de Tizi Ouzou pour tenter de leur extorquer des informations en utilisant des moyens inhumains ( Torture ) . Libérés , un mois plus tard , ils étaient devenus des loques : les vieux Houari et Hadj Amar ne pouvaient même pas se tenir debout et il fallut utiliser des claies en roseaux ( Idhenyen ) pour les transporter chez eux . Nna Dadiche , dont le frère unique et le mari étaient parmi les prisonniers , fortement traumatisée , fit un accouchement prématuré très difficile , suivi d'une hémorragie qui, peu à peu l'a épuisée et emportée (en décembre 1956).