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Chaque femme a combattu à sa façon.
Saidouiza
Deux jeunes femmes , dont les maris venaient d’être arrêtés au maquis et mis en prison , étaient revenues dans leurs familles au village d’Ighil Bouamas . Il n’y a pas de mots assez forts pour décrire leur beauté car elles étaient si gracieuses … et si éblouissantes dans leurs habits traditionnels , et au risque d’offusquer les us et coutumes du village , qu’ il était impossible de rester indifférent et insensible devant tant beauté . A chaque descente ( rafle ) des militaires français et de leurs supplétifs , elles s’enduisaient le visage de suie pour ne pas attirer sur elles les regards indiscrets ou malveillants …….

Fillette aux barbelés , photo j.c. Borrel , 1960
A quelques jours de l’indépendance , dans l’attente du retour de leurs maris , en écoutant des chants patriotiques , à travers un poste-radio , introduit pour la première fois au village , et ... comme beaucoup d’autres personnes , la gorge serrée , elles laissèrent couler interminablement leurs larmes , extériorisant ainsi la souffrance et la peur accumulées depuis bien longtemps Et quand vint enfin la fin de la guerre avec la libération toute proche de leurs maris , on les aperçut ensemble , en contrebas du village , en train de se congratuler en se serrant résolument la main , à l’européenne ... C’était une façon bien à elles d’exprimer non seulement leur joie mais aussi leur volonté d’aller vers une vie meilleure tournée vers la modernité et l’émancipation des femmes…… Espoirs naïvement fondés et vite contrariés
Alger était leur ville de rêve , un rêve fou , les Mille et une Nuits ! l’Eden où elles espéraient VIVRE ne serait-ce qu’un seul jour. . .. Après l’indépendance , l’une a vécu à Bouira , l’autre dans une banlieue d’Alger , dans des conditions les plus modestes et parfois les plus dures ….. Ironie du sort , les deux femmes , de la famille de Saïdouiza , portant le même prénom , moururent l’une après l’autre à quelques mois seulement d’intervalles , sans avoir réalisé leur rêve insensé de vivre dans un paradis où tous les Algériens , hommes et femmes , naissent , vivent et meurent égaux .. . Leurs maris sont encore de ce monde et portent encore des séquelles physiques et mentales indélébiles de la guerre.
Commentaire de Oranaise (03/01/2013 20:37) :
Magnifique hommage rendu aux femmes et à leur combat pour la libération du
pays , j'en ai les larmes aux yeux . Bravo Said pour ce témoignage et bravo
pour les mots choisis qui vont droit au coeur .On ne parlera jamais assez
de la participation des femmes dans le combat libérateur que certains
tentent d'occulter . Non , rien de rien , nous finirons par arracher NOS
DROITS comme nous avons libérer notre patrie ... Bonsoir à tous .
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Commentaire de unancien (04/01/2013 19:09) :
Sourire innocent d'une enfant mise en cage . Nos villages étaient
tranformés en camps de concentration , entourés de fils de fer barbelés ,
avec couvre-feu et laisser-passer ... Bonsoir .
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Commentaire de saidouiza (04/01/2013 22:57) :
Merci pour les compliments.Il m'est arrivé de pleurer en racontant ce que
j'ai vécu durant la Révolution au bled. Et lorsque je suis parti à Oran
vers fin 59, je me sentais dans un paradis par rapport à la misère qu'on
endurait dans nos montagne.Vous savez on faisait à pied la route
Ighil-Bouamas/Tassaft pour aller chercher notre ravitaillement, et j'avais
l'impression que c'était tout près, alors que maintenant même en voiture on
a l'impression que c'est loin, et pourtant on prenait le même itinéraire.
Oui beaucoup ne se rendent pas compte de ce qu'ont enduré les femmes
kabyles, j'ai fait mon récit avec beaucoup de réserves, j'ai dit toute la
vérité mais avec des vérités tronquées car entre nous dans les villages on
reste dans les limites de la correction. Il y avait des femmes très braves.
Comme par exemple une des femmes à mon grand père qui nous protégeait de
tout.Une fois (années 70) elle revenait de Tizi-Ouzou par car et elle était
obligée de continuer à pied jusqu'à Ighil Bouamas depuis Bouadnane. Il
faisait déjà nuit. Elle disait que durant tout le trajet une sorte de
souffle la poursuivait, parce qu' elle avait ramené avec elle un morceau de
viande. Moi, à sa place, j'aurai été glacé sur place. Quel courage ! Cette
femme est la mère de Doudouche qui a vécu à Bouira et dont le mari est
toujours vivant. Mais pour l'autre Doudouche qui a vécu dans une banlieue
d'Alger son mari vient de tirer sa révérence il y à peine deux mois. Il a
fini par se parler à lui-même en se regardant dans le miroir.
Saïd
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (05/01/2013 13:32) :
Commentaire de : Oucherif
Une societe ne peut avancer avec la moitié de la population.Ce sont nos
meres, nos soeurs, notre avenir, notre vie. La femme est égale à l’homme.
Je vis dans le pays le plus industrialisé d’Europe, et l’un des plus riches
du monde, Ce grand pays qu'est l’allemagne, est dirigé par une femme, une
femme intelligente, qui a des idées et qui fait avancer le pays à grands
pas. Je souhaite à toutes et à tous une bonne et heureuse année. Oucherif
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (05/01/2013 18:35) :
Je reprends une partie du commentaire de Said où il parle du courage de sa
grand-mère : " ... durant le trajet Bouadnane / Ighil Bouamas , une sorte
de souffle la poursuivait , parce qu'elle avait ramené avec elle un morceau
de viande ....." Cette peur , toute "psychologique " et ce qu'elle
engendre comme représentations angoissantes , vient d'une croyance
populaire répandue dans nos régions , à l'époque , selon laquelle il ne
faut pas transporter de la viande la nuit si on ne veut pas s'exposer à des
phénomènes surnaturels ... Tout cela peut avoir une explication acceptable
( ? ) liée à la présence , dans nos contrées , d'animaux sauvages , il y a
longtemps lorsque les gens voyageaient à pied ou à dos de bête ...
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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