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Interception d’un message radio
Temps nuageux , maussade , atmosphère triste , déprimante , aucune activité n’est possible … , même les écoliers sont privés d’école et cette pluie qui ne cesse de tomber ces derniers jours , accentuant encore plus le sentiment d’isolement de la région Dures sont les journées de mauvais temps au village et sûrement un peu plus pour les femmes qui , dans le froid , la boue et parfois la neige, doivent nourrir hommes et bêtes .…Emmitouflés dans leur burnous , les hommes eux , vieux et jeunes , occupent les Ihouna de quartier ( petits espaces publics couverts) pour commenter les dernières nouvelles ou simplement pour discuter de tout et de rien , histoire de ‘’tuer le temps ‘’….
Ahanou Ouvava ( Ath Amer)
Au ‘’garage’’ n’ath Kaki , sur un banc situé à gauche de l’entrée du magasin , quelques jeunes gens , acteurs ou spectateurs , autour d’un jeu de dames , oublient , pour un moment , leur oisiveté et leur ‘’mal vie’’ pendant que , derrière le comptoir , Mohamed ath Kaki , avec son vieux poste radio à piles ‘’serfe ‘’ sur les ondes à la recherche d’informations …. Et puis , tout à fait par hasard , au milieu de « fritures » et grésillements agaçants , une voix suivie rapidement d’injonctions …chut ! chut ! chut ! … capte l’attention de l’assistance : « …ici le PC de Tassaft Ouguemoune … ordre aux militaires de Tala n’Tazert d’arrêter le docteur Driss Mammari au retour de sa tournée ….. » Pour rappel le docteur Driss Mammeri , des Beni Yenni , était médecin de santé publique très connu et estimé dans toute la région ( voir articles , guerre , page 21 ) .
A ce message radio , émis en clair ( non codé ) et fortuitement capté à l’aide d’un simple poste ( curieux ! ) la réaction fut unanime et immédiate : « il fallait absolument agir vite !.. » On alla chercher mon oncle Boukhalfa ( qui faisait tranquillement sa sieste , Boukha qrep était un très grand dormeur , un véritable loir ! ) pour le charger de la délicate mission d’aller à la rencontre du docteur , avec son camion , un 2,5 T Renault , mission qu’il accomplit d’ailleurs avec succès . Quant à notre sympathique docteur , il disparut de la région pour n’y revenir qu’à l’indépendance ..( On dit qu’il s’était réfugié au Maroc ) .
Commentaire de unancien (17/01/2013 15:11) :
Temps maussade et nuageux..., je crois que les esprits de nos amis sont
engourdis par le froid puisque devenus incapables de concevoir et
d'envoyer le moindre petit commentaire . En tout cas Hamid , avec quelques
mots , a bien décrit l'ambiance triste des "longues" journées d'hiver au
village .Notre brave docteur Mammeri s'était effectivement réfugié , comme
beaucoup d'autres algériens , au Maroc . Azul .
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Commentaire de Oranaise (18/01/2013 16:21) :
La grippe fait des ravages en ce moment et semble même avoir atteint nos
amis du blog . Bon rétablissement à tous ! Les femmes , durant une époque
''révolue'' nourrissaient hommes et bêtes mais aussi participaient
activement aux travaux des champs : cueillette ou ramassage des olives et
leur acheminement jusqu'au village , idem pour le bois de chauffage et le
foin pour les animaux ... A la maison en plus des travaus ménagers
ordinaires il faut ajouter le nettoyage du ''adainin''( ' petite étable
située dans la grande pièce commune ) et le transport dans iqechwwalen (
hottes en roseau ) jusqu'aux champs du fumier et de la litière ... ..., il
faut aussi quotidiènnement aller chercher de l'eau à la fontaine publique
.... Comme dirait notre ami Said , nos femmes ont combattu chacune à sa
manière .
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Commentaire de arezki2 (20/01/2013 16:10) :
Azul à tous . Je rejoins Youcef Adli qui disait lors d'un entretien sur
Berbère TV : " Il ne faut pas trop idéaliser notre société traditionnelle
... On ne peut pas échapper à la mondialisation... , allons donc à la
modernité avec nos traditions ." Voilà un sujet de réflexion intéressant .
La vie dans nos villages avant l'indépendance et même après n'était pas
toujours facile pour tout le monde et , pendant les dernières années de la
guerre de libération , elle était devenue insupportable . Oui, qui parmi
les anciens n'a pas connu notre brave docteur Mammeri et Boukhalfa Ath
Kaki, l'homme sur qui on pouvait compter ?
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Commentaire de saidouiza (20/01/2013 23:16) :
C'est exact, l'Oranaise a vu juste. La grippe mais aussi la morosité nous
gagne. On sent une sorte de "Vouvrak" sur les épaules:on veut crier pour
extérioriser le fardeau que l'on porte mais on ne peut pas.De la tristesse
qui plane, comme planent tiguerfiouine (corbeaux)sur la montagne pour
annoncer la pluie.Les tonnerres grondent, les éclairs se font perçants
lumineux tandis que les foudres s'abattent. La Kabylie est triste, elle
fait mine grise, abandonnée à son seul sort. Elle pleure, seule. Elle se
souvient, elle ne peut pas oublier les cris des femmes, leur sueur, leur
combat, leur peine, leur chagrin. A la fin de chaque ratissage militaire
dans le village,les femmes faisait le décompte des morts et des prisonniers
et le soir on ne mettait pas la marmite sur le kanoun. Le kanoun froid,
rien de plus triste.La prochaine fois je vous donnerai des extraits de
Kateb Yacine et de Mouloud Feraoune sur le combat de la femme.
Saïd
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (21/01/2013 16:39) :
Bonjour à tous . Dans le commentaire de Arezki2 , lire Younès Adli ( et non
Youcef Adli ) . Une question : nos traditions ( dont bq ont disparu )
peuvent-elles constituer un obstacle à la modernité ( et c'est quoi la
modernité ?) ? .
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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Commentaire de saidouiza (22/01/2013 01:08) :
Ahanou Ouvava(Ath Amer) est vide. Je pleure ma Kabylie. Nos aïeux se
retournent dans leurs tombes. Pourquoi alors sommes-nous partis là-bas? On
ne connait pas notre itinéraire, pour ne pas dire notre histoire. Cela n'a
rien à voir avec la modernité ou la mondialisation, ce ne sont que des mots
sans importance. La Kabylie est vraiment triste, abandonnée par ses
enfants. La modernité c'est le retour aux sources. Pourquoi alors a-t-on
abandonné celle qui nous a donné le souffle de la vie? Saïd
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