Une mine antichar au virage de Laaziq

Virage de Laaziq à Ath Ali Ouharzoune
Après l’arrestation , en juillet/août 1956 , des sept personnes (voir articles précédents) et de leur libération grâce à l’intervention de Dda Aomer Ath Cherif , nous pensions que le village allait normalement retrouver sa quiétude d’autant plus qu’il ne s’y passait rien , sauf clandestinement peut-être . Même les cotisations étaient collectées dans la plus grande discrétion depuis l’affaire des faux moudjahidine et de leur extermination , de l’incendie des écoles , de l’exécution de personnes soupçonnées , à tort ou à raison , d’intelligence avec l’ennemi ou pour d’autres raisons ….
Et bien non ! Au contraire et depuis cet été 1956 , nos problèmes ne faisaient que commencer, allant de mal en pis , jusqu’à l’indépendance du pays , en 1962 . Nous savions , par ouï-dire , que des accrochages avaient lieu quotidiennement sur le territoire national, que des mines étaient de temps en temps enfouies sur les ‘routes’ de la région provoquant des pertes aux unités de l’armée française , mais du côté de notre village il ne se passait, pour le moment , rien . Je me souviens qu’un après-midi nous avions même assisté, en direct , à partir de tighilt n Ahmed Amrane, à l’explosion d’une mine antichar au passage d’un convoi militaire , sur une piste , à flanc de montagne ( derrière la crête des Ouacifs ) : une gerbe de flammes , un nuage de poussière et puis le bruit d’une forte explosion… . On savait aussi qu’un véhicule de l’armée avait sauté sur une mine du côté de Tala N’tazert …,
Et puis un après midi de cet été 1956 , au moment où on ne s’y attendait pas du tout tous les hommes du village qui ne s’étaient pas ‘ terrés ’ quelque part , furent , sans ménagement , « raflés » et dirigés , à travers champs , vers le virage de Laaziq , sur ordre du capitaine Bondier . Protestations , palabres ,etc …. pour enfin comprendre que le but recherché par les militaires était de débusquer le présumé poseur d’une mine sur la route, non bitumée, au virage de Laaziq … en s’appuyant sur une dénonciation.. . En fait , et nous l’avions appris plus tard , de graves soupçons pesaient sur la personne de Houhou , un sympathique jeune homme de chez nous , fraichement démobilisé avec le grade de sergent . A Suivre .