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Une mine à Laaziq ( été 1956 ),suite .
On nous avait donc « parqués » au virage de Laaziq , une sorte de canyon à cette époque-là avec deux versants abrupts de chaque côté de la route , et …, sous la garde de soldats armés de mitraillettes ( des MAT 49) nous fûmes soumis , de la part d’un lieutenant et de ses sbires , pour la première fois depuis le début de la révolution, à un interrogatoire « collectif » des plus étranges : menaces, propos déplacés , questions insidieuses ….Cette situation nous paraissait d’autant plus inacceptable et bizarre qu’au départ nous ne savions pas ce que voulaient exactement les militaires ( on ne savait même pas qu’il y avait une mine enfouie quelque part sur la route ).
Et puis on nous annonça , enfin, l’existence de cette mine enfouie sur la route et qu’il fallait , sous peine de sanctions , dénoncer l’auteur de cet « acte criminel » …… Les évènements prirent rapidement une tournure dangereuse lorsque le lieutenant , en charge de l’opération , désigna un jeune homme , Houhou , un ancien sous-officier , sur qui pesaient de lourds soupçons , pour désamorcer la mine …Refus catégorique , protestations générales , palabres et puis brusquement , outrés et révoltés , tous nos villageois présents sur les lieux et comme un seul homme , à leur tête Dda Chavane Ath Belkacem , décidèrent de marcher sur cette mine , joignant le geste à la parole .

Houhou
Complètement déstabilisés les militaires, qui ne s’attendaient sûrement pas à cette réaction collective , nous empêchèrent d’avancer en nous tenant en respect avec leurs armes . Et ce fut à cet instant que notre lieutenant ,si sûr de lui auparavant, interpella à très haute voix le capitaine Bondier ,qui suivait depuis le mausolée de Sidi M’hamed Larbi le déroulement des opérations : « - mon capitaine ! - ils veulent tous sauter ! » . « Non,empêchez-les d’avancer . J’arrive ».
à suivre .
Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (22/10/2013 20:58) :
Voilà ce que le commandant Talant , en poste à Tassaft Ouguemoune en 1956
, a écrit , dans ses « Témoignages » , page 57 , à propos de cet
évènement : « … le lendemain vers 14 heures , le capitaine Bondier
saute de sa jeep dans un nuage de poussière et se précipite dans mon bureau
…, il faisait très chaud … Le commandant de la 2ème compagnie me rend
compte des faits suivants : l’une de ses patrouilles vient de découvrir
sur la route , au pied de la kouba d’Ait Ali Ouharzoune , deux mines de
fabrication artisanale ; la première avait explosé avant son passage ,
provoquant une faille dans la chaussée qui avait laissé la seconde
apparente . Il s’agissait de mines à traction , avec mise à feu par
piles électriques . La charge d’explosif , d’environ un kilo , était
contenue dans un pot en verre . Des fils la reliaient à une haie de
cactus derrière laquelle était camouflé le déclencheur de la mise à
feu . Celui-ci avait disparu . … Je décide de réagir fermement et
rapidement. C’est bien ce que désirait le capitaine Bondier , qui pense
que les auteurs de l’attentat ont au moins des complices à l’intérieur du
village . Un détachement léger est formé en quelques minutes ; il comprend
une pièce de 75 sans recul . Et nous partons à Ait Ali Ouharzoune où
nous retrouvons la 2ème compagnie , venue à grande allure de Tala
n’tazert . » A suivre .
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (25/10/2013 16:46) :
Suite du témoignage du commandant Talant : « Les hommes du village sont
rassemblés par nos soldats qui sont allés les chercher dans leurs maisons
et emmenés sur la route , près de la mine , bien visible dans son trou .
J’ai fait pointer le canon sur le centre du village , et chacun peut le
voir prêt à faire feu . Le capitaine Bondier demande un volontaire pour
déminer . Les cent hommes présents se récusent….. Il y a parmi eux un
ancien sous-officier , libéré depuis peu du service militaire . Le
capitaine Bondier lui demande de déminer ; il refuse . Je suis dans
l’impasse…. , je donne un dernier avertissement , tandis que , sans que
quiconque puisse s’en douter , j’indique au chef de pièce l’endroit exact
où il devra tirer , à une centaine de mètres devant le village , dans un
coin où il n’y a personne ….et je commande le feu … »
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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Commentaire de unancien (25/10/2013 18:54) :
Travail de mémoire intéressant . Il me semble qu'il y a quelques erreurs
dans le témoignage du commandant Talant que nous n'avions pas vu ce jour-là
, à moins qu'il ne fut resté au niveau du mausolée de Sidi Mhamed Larbi
avec son canon .
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (26/10/2013 17:40) :
Oui je confirme qu'au virage de Laaziq , au début, il n'y avait ni le
capitaine Bondier ( appelé en catastrophe par son lieutenant ; il suivait
le cours des évènements à partir du mausolée de Sidi M'hamed) ni le
commandant Talant . Personne n'a vu ce fameux canon ; d'ailleurs comment
pouvait-on tirer sur le village à partir de cet endroit ( juste après la
maison Benmoussa actuellement en allant vers l'APC ) ? Le canon était
sûrement placé du côté du mausolée où se trouvait peut-être le commandant .
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http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources .vip-blog.com/
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Commentaire de afrmed (02/09/2014 09:41) :
cet événement est cité dans un ouvrage d'Henry Alleg.
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