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Ait ali Ouharzoune-Retour aux sources
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Ait ali Ouharzoune-Retour aux sources

VIP-Blog de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources
hamidaitkaki@yahoo.fr

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  • Créé le : 09/01/2009 20:53
    Modifié : 27/08/2020 17:37

    Garçon (69 ans)
    Origine : Annaba
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    Tasaft  U GMUN  (suite)  

    Commémoration du 53 ème anniversaire de la mort des deux colonels Amirouche et Si El Haouès

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


     

     

     

     

     

     








                 Témoignage  (suite ) 

                                  par Hakim AZ 

                                Suite des articles précédents .

    Le village de Tassaft vu d' Ath Ali Ouharzoune ( mars 2012)


                 Vers 11 heures , trois gendarmes  sortirent  du  mess    pour  «  s’occuper »  de  moi . L’un d'eux  s’assit  sur  une chaise  pliante  et  de  mon corps  frêle  il  fit  une   boule  qu'il  faisait  tournoyer  pendant  que  ses deux collègues   m'assénaient des coups ,  n’épargnant aucune partie de mon corps , tout en me  harcelant de questions… . Abasourdi  , complètement  assommé ,  je ne  sais pas  encore aujourd'hui ce que j'ai  répondu sous cette torture  , étant  chétif  de nature   et totalement  épuisé  par  une nuit sans sommeil , comme si j’avais le pressentiment du malheur  qui allait s’abattre  sur nous  Très affaibli  par  ce supplice , on m'embarqua à l'arrière d'une jeep, coincé entre Vrirouch et deux gendarmes .
              Arrivés  à Tassaft Ouguemoun , dans l'enceinte de la gendarmerie  on me désigna un coin où  je devais me tenir tranquille  pendant  qu’on  conduisait Vrirouch à l'intérieur du bâtiment  A la fin de la journée  on me  dirigea vers un bureau  où un gendarme m’accueillit  avec un coup de poing en pleine figure  et  , comme   je commençais à saigner   du nez ,  il m’ordonna  de  me  servir de ma chéchia ( calotte )  comme récipient  …  pour  ne  pas  salir le  parterre . Un  autre gendarme   «  tapait » sur une machine  à écrire  pour  rédiger un semblant de PV  :  « -  Qui est venu chez vous ? – Où  l'avez  vous  caché ? - Était-il  blessé ?  … » .  On me   tordit le bras  pendant  qu’on fouillait  mes poches  pour en sortir  finalement  un   morceau de  tissu qui me servait de mouchoir et deux  bouts de crayons de couleur ….
               « Ah , tu ne veux pas parler  et  bien  nous allons  te  faire cracher le morceau  et vite »  On m'allongea  alors   par  terre  et  sadiquement    un  gendarme  fixa  les  électrodes   de  son engin de torture  , à l’aide de pinces ,  sur  les parties  les  plus  sensibles de  mon  corps   et  en  avant la gégène  !  ( Gégène , terme voulant dire , dans le jargon militaire , dynamo électrique)… Ma  tête se mit à cogner contre le sol et mon corps  à  trembler  comme  si j'avais  une crise d'épilepsie…. L’opération  fut  renouvelée  plusieurs  fois    durant l’interrogatoire : « - Qui  est  venu chez  vous  la nuit  dernière  ?  -  Qui  lui  a ouvert  la  porte ? -  Où  l'avez - vous  caché  ?  - Comment  s' appelle - t- il  ? - Etait-il  blessé  ? - Qui a tué ton oncle ?.... …»                  à  suivre .

     

     

     

     

     



    Commentaire de kamel1 (05/04/2012 14:24) :

    Voila un témoignage qui nous éclaire davantage sur les supplices endurés par la population de notre village sous occupation de l'armée coloniale et de ses supplétifs .Même les enfants n'ont pas été épargnés et Hakim en était un au moment des faits ! Merci pour ce travail de mémoire . Nous attendons la suite .


    Commentaire de Oranaise (06/04/2012 12:03) :

    Salut Hakim . Tu sais ton histoire commence à devenir passionnante , émouvante . Torturer des adultes , c'était une pratique courante chez l'armée française et ses "vendus"... mais supplicier des enfants relève du sadisme et même plus ( je ne trouve pas le mot approprié ). Notre village, comme toute l'Algérie , a payé cher sa liberté . Bon courage et au prochain article .







    Témoignage  (suite ) 

                                  par Hakim AZ

               Souvenirs  d'un  gamin  à  chachia   rouge   ( suite ) .
           Aux questions de  mes  bourreaux  je  répétais inlassablement : « - Je n'ai vu  personne   et  personne  n'est  venu  chez  nous . - Je  suis   constamment   à  l'école  avec  mon  instituteur , monsieur Breuil  Daniel ,  même  le  dimanche … » . Après   cette  torture  on  me  fit  descendre  ,  sous  bonne  garde ,  par un  dédale  de  couloirs  et  d'escaliers ,  dans une cave où on  me  jeta   une  couverture  , une bouteille d'eau  et   deux  pommes de terre  bouillies.  Le lendemain,  on me ramena  , encore  une fois , dans la cour de la  gendarmerie  , au  même endroit  que  la veille , pour  me  laisser  debout ,  adossé  à  un mur…

    Tachoucht     

          A un moment de la journée  ,  je vis  des gendarmes   trainer  deux  formes  humaines , couvertes de sacs de jute ,  qu’ils  «  enfoncèrent » dans la malle  d’une voiture  ,  une  « Prairie bleue »  qui   démarra  à  toute  vitesse  vers "Tachoucht"  sur   la RN  30  ….. Le soir , on  me  tortura  de  la même manière , dans le même bureau , mais cette  fois-ci  ,  à  la fin du supplice , au lieu de me descendre  dans  la cave ,  on  m’enferma dans  un  cagibi  où  se trouvait  déjà  Vrirouch .   Quel soulagement  pour moi de retrouver  une présence familière  ! .   Assis à même  le sol , dans cette cellule  très étroite  et froide ,  Vrirouch , recroquevillé dans sa kachabia  commença  d’abord  par  essayer de me remonter  le moral  avant  de  me  raconter  un  bout  des  événements  à  l' origine  de  notre  détention  …. A suivre .

     

     

     

     






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