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Témoignage
par HAKIM AZ .

Tajmait n'At Ali Ouharzoune
Témoignage sur la guerre de libération nationale ou souvenirs d'un « mioche » à chéchia (calotte) rouge , natif de ce merveilleux village d'Ath Ali Ouharzoune qui , juché sur une colline à 950m d’altitude , domine la vaste région d'Igawawen avec des vues panoramiques uniques au monde, d’une beauté incroyable que l’on contemple sans jamais se lasser .....
Mes souvenirs d'enfance ont été marqués par la venue , pour la première fois au village, d'un groupe de moudjahidine de 12 à 15 éléments . En file indienne , on les voyait venir , descendant d’Ighil n’ Seda , longeant lakul ajdhidh ( la nouvelle école, devenue plus tard le camp militaire p 12 ) , .....el manchar jusqu’à Gher Ihouna , la placette du village (thajmaîth) où étaient réunis les villageois , sans les enfants évidemment . Nous autres enfants , étions donc obligés de tout " épier" à partir des ruelles avoisinantes . Des décisions importantes furent prises ce soir-là , comme par exemple : - la structuration du village - les opérations à mener - la récupération des armes de chasse -les cotisations………à suivre .
Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (15/02/2012 18:37) :
Félicitations Hakim , tu as accompli un travail très utile qui vient
enrichir "notre histoire " . Ton document , que j'ai reçu , sera publié au
fur et mesure . Tu sais , j'ai vécu presque exactement que toi le même
événement à Beni Yenni en décembre 1955 .J'en parlerai plus tard .
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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Commentaire de ouarda (16/02/2012 18:01) :
Bonjour tout le monde . Je me souviens parfaitement de cette fin de journée
froide lorsque des hommes armés , en file indienne , étaient descendus de
la montagne . J'avais 10 ans et je me souviens bien de l'effervescence
créée au village par cet évènement . Les villageois furent réunis à
Tajmait avec les maquisards . Je me souviens parfaitement d'un jeune , très
jeune moudjahed à qui j'avais apporté un café chaud ,posté en sentinelle
devant la pote de notre maison au quartier n'At Salah . Rentre chez toi ,
rentre chez toi , ne reste pas dans le froid me disait-il en souriant
...
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Commentaire de kamel1 (17/02/2012 12:21) :
Bravo Hakim . Ton témoignage arrive à un moment opportun pour renforcer
ceux de Hamid . Peu à peu , je pense qu'on arrivera à reconstituer les
grandes lignes d'une partie de l'histoire de notre village Je suis moi-même
en train de glaner quelques informations concernant la guerre de libération
.
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Commentaire de arezki (20/02/2012 16:18) :
Je me souviens moi aussi de cette soirée . En plus de ce qui a été dit à
ce sujet je signale que ce soir-là on a procèdé à la formation d'un groupe
de "terroristes" ( Hoho , Rabah ,Hamadi, Ali ,Makhlouf , Meziane, Ramdane
...), et qu'un jeune a été sermonné à cause du tabac, et en partant les
moudjahidines avaient pris avec eux deux hommes et une femme ...
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Commentaire de ahcene (22/02/2012 18:47) :
bravo hakim pour ce temoignage.c'est vrai que les enfants n'ont pas assisté
à cette reunion importante pour le debut de la revolution dans notre
village,mais nous avons narré des souvenirs sur l'application des decisions
qui etaient prises ,en particulier le ramassage des armes(fusils de
chasse,pistolets..).
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Témoignage (suite)
Par Hakim AZ.
L’année 1956 . Après l’installation , au village , d’un groupe de soutien aux moudjahidines …( voir article précédent) commencèrent alors les actes de sabotage... A la tombée de la nuit , les hommes , armés d’outils divers , s'interpellaient gaiement pour des actions de sabotage : - couper la route nationale 30 ( entre Azemmour Ihedaden et le virage de Laaziq , aux endroits non visibles à partir du camp militaire de Tassaft Ouguemoun) en creusant des tranchées – scier les poteaux des lignes téléphoniques , etc ... Les informations sur ce qui se passait dans les environs et dans la région circulaient de bouche à oreille, très vite amplifiées par les vieilles …

Au printemps de l’année 1956 deux jeunes gens de chez nous , Youcef Ait Abdelkader et Ouchérif Boussaad , deux militants très engagés , furent tués , à la fleur de l’âge , par les soldats de l’armée coloniale française aux environs de Tachoucht . Youcef et Boussaad , qui n’avaient pas encore bouclé leurs vingt ans sont morts en martyrs, sûrement les premiers de notre village .Ath nirham Rebbi . A suivre …

Tachoucht
Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (26/02/2012 15:48) :
J'ai personnellement participé aux actes de sabotage qui consistaient à
creuser de nuit des tranchées à travers la route ,qui n'était pas encore
bitumée ,...pour empêcher les convois de l'armée de circuler .( C'était
durant le second semestre de l'année 1956 , après la grève générale des
étudiants Algériens ) Le plus marrant dans cette histoire est que dès le
matin les militaires français venaient "rafler " tous les villageois à qui
ils faisaient réparer les dégâts occasionnés la veille ...et "ce petit jeu"
s'était répété plusieurs fois jusqu'au mois de décembre 1956 où les choses
commencèrent à prendre une autre tournure avec le bombardement du garage
n'Ath Kaki .
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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Témoignage (suite)
Par Hakim Az.

Débuts de l’été 1956 . Arrestation par les militaires de sept hommes de notre village : Mohand Ouramdane Ath lakhal , Chavane Ath lakhal , Mahfoudh Ath Azouaou , Hadj Amar Ath Zaza , Mouloud Ath el Houari , Ramdhane Ath Ouahmed et Sidi Ahmed Ath el Houari. Deux jours plus tard , accompagnés de la vieille Yema Tsou nous nous rendîmes au garage n’Ath Abdeslam à Tizi n’Tassaft , au camp militaire où étaient emprisonnés les nôtres ( sans aucune forme de procès ) pour approvisionner mon oncle Mahfoudh et ses compagnons en café , chéma ( tabac à priser) et vivres . La sentinelle du camp nous rabroua vertement .
Finalement les prisonniers furent transférés à la DST de Tizi Ouzou pour tenter de leur extorquer des informations en utilisant des moyens inhumains ( Torture ) . Libérés , un mois plus tard , ils étaient devenus des loques : les vieux Houari et Hadj Amar ne pouvaient même pas se tenir debout et il fallut utiliser des claies en roseaux ( Idhenyen ) pour les transporter chez eux . Nna Dadiche , dont le frère unique et le mari étaient parmi les prisonniers , fortement traumatisée , fit un accouchement prématuré très difficile , suivi d'une hémorragie qui, peu à peu l'a épuisée et emportée (en décembre 1956).
Commentaire de Oranaise (20/02/2012 15:06) :
Un grand bravo pour toi Hakim AZ ( Je crois deviner que tu es le fils de
Brahim ). Votre contribution est tout simplement excellente . Non seulement
elle retrace un moment de la vie dans notre village mais aussi
"réssuscite" le nom de quelques uns de ses enfants. Encore une fois bravo
On attend la suite .
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Commentaire de unancien (02/03/2012 15:03) :
Comme l'Oranaise j'ai moi aussi deviné qui est Hakim AZ . Ce n'est pas
difficile .Il suffit d'exploiter les informations : " mon oncle Mahfoud ,
Yema Tsou , Nna Dadiche , morte en décembre 1956 ... " Je déduis que tu est
de la grande famille Azouaou . Ceci dit je trouve le récit très
intéressant . Nous attendons la suite et pourquoi pas d'autres
témoignages...
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Commentaire de Kamel1 (09/03/2012 12:12) :
Pour Brahim . Renseignements pris en ce qui concerne les 7 hommes arrêtés
je crois qu'il s'agit de Ahmed ( Hmimiche) Ath Ouahmed et non de son fils
Ramdhane ( Sous toutes réserves) .On m'a affirmé aussi que les
interventions de Dda Aomer Oucherif ont été nombreuses en faveur des
habitants de notre village et que sa première action dans ce domaine a été
les démarches effectuées pour faire libérer nos 7 hommes .
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