|
[ Manuscrit et guerre de Libération Nationale ] [ Hommages ] [ Voeux , condoléances ] [ Notre belle région ] [ Tribune libre , documents anciens et divers ] [ Nos champs ] [ Nos familles et album photos ] [ le village ] [ Nos plats traditionnels ] [ Loisirs , insolites ... ] [ Histoires, proverbes et tabous ] [ Album photo du village ]
|
|
|
|
Le temps des cerises
3- La cueillette.

‘’Assamer’’ (l’Est) est un petit verger acquis par la famille Hazi durant les années 1920 auprès d’Ath El Hadj. On y accède, depuis Thachoucht, par un petit sentier, à gauche en venant de Tassaft, entre le cimetière et la ‘’bretelle’’ (nouvelle route) qui va à Tizi n’Tassaft en passant par Ouchvih ( à droite de la photo) .
Dans ce verger, il y avait des figuiers, des néfliers, de la vigne… et des cerisiers dont deux étaient particulièrement magnifiques, peut être parce que situés au bord d’un petit ruisseau, endroit idéal pour leur ‘’épanouissement’’. Le cerisier s’adapte mieux sur les terrains humides d’après les arboriculteurs. Les cerises d’Assamer, des bigarreaux, disponibles en grande quantité, étaient connues et réputées dans toute la région pour leur chair ferme, leur saveur et même pour leur couleur….

Après cette petite digression, revenons à notre ‘’expédition’’ (voir articles précédents) : une fois sur les lieux, les filles s’occupaient du nettoyage d’une petite source, une cuvette naturelle , en la vidant de son eau et des feuilles mortes …., Nana, elle, grimpait sur l’un ou l’autre des cerisiers pour remplir une corbeille en osier qu’elle venait vider, une fois pleine, dans une hotte (Aqech wel) répétant l’opération autant de fois qu’il le fallait …., quant aux garçons ils approvisionnaient les filles en cerises qui elles, se chargeaient, à leur tour, de les laver avant le grand régal… Et lorsque la hotte et nos corbeilles étaient pleines, on reprenait vaillamment ‘’les chemins qui montent’’ vers la maison….
| |
|
|
|
|
|
|
|
Quelques photographies du village :

Tachoucht

Vers le tournant de Laaziq

Construction de la nouvelle poste et notre fameuse côte (Tassawount Sidi M'Hammed Larbi)

Tizi Boughoud (vers Ath Haroun)

Tizi Boughoud (vers Ath Oughni)
| |
|
|
|
|
|
|
|
Hadja Uzna At Belkacem ( 1895-1982 )
L’hadja Uzna At Belkacem , ma grand-mère paternelle est la fille de Mohand Uali At Belkacem et de Tamazuzt At Kaci , la sœur de notre fameuse Tsuma qui, elle, est la mère de ma grand-mère maternelle, Malha At Yunès.
Pour mieux comprendre voici un petit schéma :

Mariée très jeune, comme c’était la règle à cette époque, l’Hadja Uzna a eu son premier enfant, Nna Koukou, épouse de Dda Chavane At Yunes, en 1908, à l’âge de 13/14 ans. Elle a donné naissance à 12 enfants, 9 garçons et 3 filles mais elle en a perdu 5 (4 garçons et une fille) c’était elle qui disait, avant la naissance de ses deux derniers garçons : ‘’j’ai partagé équitablement ma ‘’ progéniture’’ avec le cimetière (5 enfants à la maison et 5 autres au cimetière)’’. Cette information nous renseigne sur les taux élevés de mortalité infantile durant les premières décennies du 20e siècle.
A sa mort, à Sédrata, en 1982, ce ne fut pas seulement ‘’un livre qui se ferma’’ mais plutôt, ‘’une bibliothèque qui brûla’’. On se mord les doigts, maintenant, pour n’avoir pas su profiter pleinement de son vaste savoir et de sa mémoire phénoménale.
Pourtant illettrée, ma grand-mère Uzna At Belkacem, dotée d’une intelligence exceptionnelle, avait accumulé, durant son existence, un capital d’expériences de la vie et de sagesse hors du commun, qualités que seules les personnes de sa trempe pouvaient avoir (et au village, il y en avait quelques unes).
Elle était pieuse et si généreuse que même les gens dits ‘’simples’’ (Chacha At Amumen, par exemple , venait à la maison , se servait elle-même à manger et repartait comme elle était venue, sans rien demander à personne, Abderrahmane Umendas, Pipi, etc. ….) toutes ces personnes savaient , qu’en cas de besoin , elles pouvaient compter sur la bonté et la compréhension de Uzna At Belkacem. Chacha appelait ma grand-mère Tamazuzt At Kaci, du prénom de sa mère……
El hadja Uzna aimait aller en pèlerinage aux lieux où existaient des Mausolées de saints hommes, y compris ceux situés loin du village : Zaknoune, Sidi Athmane, Tiroual, Jedi Menguellet…. .
Oratrice émérite et poétesse à ses heures, elle connaissait par cœur beaucoup de poèmes (Issefra). Elle était capable de parler ou de chantonner pendant des heures et des heures, dans une langue pure non encore polluée (ou enrichie ?). Selon son humeur et les vicissitudes de la vie, son discours, imagé à souhait, était parfois triste mais toujours agréable à écouter……
« Asmi lan widen iccefun
Tolba tta run
Naacceq di luard n tezut
Nerayas terga buaman
Netxa argaz tametut
Tura lexer nez man
Nehder mi tteksan (brouté)
Hes vene va vis imut…. »
Repose en paix grand-mère.
Commentaire de assif ath ali (02/06/2009 10:10) :
Bonjour, je suis ému en lisant cet article sur El Hadja Ouezna , Je la
connais très bien , c'est vrai qu'elle était une belle et
courageuse femme et qu'elle avait son mot à dire , mais très gentille
avec les enfants.
J'ai aussi adoré Issefra qu'elle chantait , j'espère que
vous allez nous mettre quelque un.
C'est dommage que des personnes comme Hadja Ouezna disparaissent avec
leur savoir vivre et leur sagesse, en esperant au moins se souvenir de
quelques bribes de ses poèmes, nous attendons la suite.
|
Commentaire de AMRANE (02/06/2009 12:20) :
MERCI HAMID de rendre cet hommage à notre grande mère. Quelque soit la
grandeur de cet hommage, il n’égalera jamais la grandeur de cette grande
DAME.
Pieuse, depuis que je me rappelle Yaya hadja faisait le carême durant trois
mois de suite dans l’année(RADJEB,CHABANE,RAMADHAM)et cela durant toute sa
vie. Nous, on n’avait pas besoin de la radio ou de la télévision pour faire
carême,elle était notre centre astrologique et elle ne se trempait presque
jamais.Elle etait comme tu l'as dit une veritable encyclopedie qui
malheureusement s'est referme. Dommage que de son temps, il n’y avait
pas tous ces moyens audio visuels pour l’enregistrer. Quand elle récitait
les prières (daaoui) aucun imam ne pouvait l’égaler et s’il vous plait
dans un kabyle châtié. .
SA mort : c’était le 27eme jour du ramadhan de l’année 1982.Ce jour là elle
a mange avec mon père et à veiller jusqu’au environ de minuit et s’en est
allé dormir dans sa chambre .Elle était alors en très bonne santé et rien
ne présager sa mort. Au environ de trois heures du matin elle se leva et
alla réveiller DA BOUZID (qu’il repose en paix) pour lui dire de venir
assister à sa mort .Ce dernier la rassura en lui disant d’aller « dormir
en paix et si tu as peur de quelque chose, ma femme va venir te tenir
compagnie ,personne ne connait l'heure de sa mort.» .Elle le força à
la rejoindre dans sa chambre et lui demanda d’aller réveiller mon père qui
lui s’est absenté juste après qu’elle l’ai quitte .et c’était ma
mère(qu’elle repose en paix) qui les a rejoint chez ma g-mere. Ma mère
est monte sur le lit pour retenir ma grande mère sur ses genoux ,cette
dernière alors commença à réciter des prières et pardonna aux présents et
aux absents .Cela dura 10 à 15 mns et après avoir récite la chahada elle
rendit l’âme. Quelle belle mort. REPOSE EN PAIX YAYA HADJA.
|
Commentaire de ahcene (02/06/2009 19:29) :
cher hamid, le portrait de hadja ouzna ath belkacem que ses descendants
(toi y compris )venaient de tracer me rapelle mon arriere grand-mere issue
de la meme famille fetta ath belkacem fille (si mes souvenirs sont
justes)d'ali ath belkacem et de zoubida ath amrouche.elles etaient de
la meme generation probablement.j'en ai parlé dans certains de mes
commentaires sur ton blog.j'ai trouvé beaucoup de traits communs entre
elles (qu'elles reposent en paix).elles ont laissé des souvenirs
inoubliables chez leurs descendants commes vous venez de l'ecrire
.c'étaient des femmes merveilleuses .un proverbe dit"bon sang ne peut
mentir".salutations.ahcene.
http://kardacheorl@yahoo.fr kardacheorl@yahoo.fr |
Commentaire de AMRANE (28/04/2010 22:13) :
UNE PETITE CORRECTION SUR LA DATE DE DECES DE NOTRE GRAND MERE .CE FUT EN
JUILLET 1981 ET EN 1982.A BIENTOT
|
| |
|
|
|
|