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Restauration de la maison familiale
Par Kamel Ath Younes

Travaux de restauration

Bientôt la fin des travaux

L’architecture de la maison familiale est conservée telle quelle : ahanou à l’entrée , la courette intérieure avec abahbouh ( petit bassin ) et thafragth ( mini-cuisine) , akham amokrane « la grande pièce principale , la pièce à vivre » , thighorfathine et amahrab ( le balcon ) .
Tous les aménagements traditionnels ont été sauvegardés :
adainine, taricht , tazribte , la cheminée , l’ emplacement du métier à tisser , celui du berceau ( adouh ) suspendu par des cordes à une poutre, le chevron ( ou la corde ) sur lequel on étendait la literie une fois enlevée. …
Thighorfathine ( pièces à l’étage ) étaient généralement réservées aux belles filles , lesquelles ne disposaient , en tout et pour tout , que d’un assendouk ( un coffre de mariée ) , d’ un chevron ( ou corde ) pour étendre linge et literie et, dans un coin de la minuscule pièce , d’un petit « espace toilette » . Un pan de mur d’une thaghorfett est encore visible avec son crépissage original en thoumlilte (argile locale ) …, c’est tout cela que nous voulons garder et montrer à nos enfants et petits enfants ...

Assendouk de Nna Malha Ath Lounis , épouse de Dda Ali Ath
Younès. Ce coffre se trouve à Constantine chez une héritière .
La décoration en briques de la cour et du amahrab ( balcon ) a été rafraîchie. Des commodités ont été apportées, comme l’ aménagement des toilettes à l’emplacement initial de thassebalt (jarre à eau), le raccordement au réseau d’assainissement, l’installation de électricité et de l’eau courante partout dans la maison … Ces travaux demandent de la ténacité et de la volonté mais lorsque l’esprit y est , le corps et l’effort suivent.
A mon tour de demander aux Ait Younes en général et particulièrement aux petits enfants et arrières petits enfants de Dda Ali , de Dda Chavane et de Hadja Ouzna à venir voir la maison des aïeux .
Fort de cette expérience , j’invite ceux qui ont d’anciennes maisons et du temps , à entreprendre à leur tour des travaux de rénovation. C’est très faisable, il suffit d’ en avoir l’envie et l’esprit , les matériaux existent sur place : pierres , sable de carrière , ciment , eau … , ce qui encouragera la création d’équipes de travaux de restauration. A ma connaissance une équipe s’est déjà constituée ( Bélaid ath challal , ahmed et son frère azzedine )
Quant à notre ami Saidouiza , je lui dis que notre maison date des années 1930 et qu’ entre ath ali et ighil bouamas il y a de nombreuses alliances et relations, ce qui me laisse penser qu’il ne serait pas étonnant de trouver de telles similitudes dans la décoration de nos maisons qui , peut-être même , en poussant un peu plus loin les recherches, de découvrir qu’elles ont été construites par les mêmes équipes de maçons qui opéraient au niveau de toute la région.
Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (28/07/2013 13:42) :
Pour étayer un peu les propos de Kamel sur les alliances entre les familles
des villages d'Ighil Bouamas et d'Ath Ali Ouharzoune , qui sont d'ailleurs
nombreuses, et je le confirme , je recommande la lecture ( ou la relecture
)des articles de la page 8, chapitre Histoires, proverbes et tabous .( Moha
Ath Oulmokhtar et sa fille Yamina ).
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (29/07/2013 16:37) :
Salut Kamel ! Tu avoues quand même qu'il faut : " de la ténacité et de
la bonne volonté " pour mener ces travaux ... , et bien , moi , je te dis
que tu es le digne arrière petit fils de notre grande Tsouma Ath Kaci ,
auteur de la fameuse tirade :" Anigh quccen warac ..." ( lire l'article ,
"Tsouma femme courage" , que nous lui avons consacré , chapitre Hommages ,
page 1 ) . Quand on aura lu l'article on comprendra mieux ton caractère ,
ton courage et ta témérité , tu as de qui tenir !. Je te dis encore une
fois Bravo .
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Juillet/Août 1956
Ils ont été chauds, très chauds les mois de juillet/août 1956 au village ! Chauds à cause des températures élevées , somme toute presque normales pour la saison et rendues péniblement supportables par le manque de commodités ( pas d’électricité , de frigidaires et donc d’eau fraiche …) mais encore plus chauds surtout et particulièrement parce que ces deux mois ont marqué incontestablement le début de nos véritables problèmes avec l’armée coloniale qui pourtant n’était pas encore installée tout près de notre village . Le capitaine Bondier « sévissait » sur la région à partir du poste de Tala N’Tazert , sous l’autorité du commandant Tanant ( PC de Tassaft Ouguemoune ) .
Nous étions tout de même assez naïfs ayant cru que l’armée coloniale allait restée encore longtemps les « bras croisés » après toutes les actions entreprises par les nôtres : collectes d’armes et de cotisations , incendie des écoles , installation de groupes de soutien dans les villages , assassinats de « traitres » …. Avec le recul , il apparait clairement , aujourd’hui, que les autorités coloniales étaient informées , même partiellement , sur tous ces évènements et n’attendaient que l’heure propice pour sévir . Et l’une de ses premières interventions fut l’arrestation de sept ( 7 ) hommes de notre village . (Relire les témoignages de Hakim, chapitre guerre , page 24).

Ahechad N’Tala Guighil
A propos de l'arrestation de ces sept hommes, voici ce que le commandant Tanant, en poste au PC de Tassaft Ouguemoune , du 4 juillet au 8 décembre 1956 , a écrit dans ses mémoires ( Algerie , 4 ans d’une vie ) : " ... au PC de Tassaft Ougumoune , un homme demanda à être reçu... Il vient intervenir pour quelques uns de ses compatriotes que j'ai remis aux autorités policières de Tizi Ouzou . J'ai , en effet , dirigé, il y a trois jours, une opération de contrôle dans le village où , sur ordre du 2ème bureau de la division, j'ai arrêté sept hommes ...Je confie à Mr ... ( Aomer Ouchérif ) une lettre qu'il remettra à l'officier de l'état-major du général Olié qui l'a dirigé vers moi et dans laquelle j'écris que je n'ai personnellement rien à reprocher aux hommes arrêtés sur ordre d'une autorité supérieure ..."
Commentaire de unancien (14/08/2013 20:49) :
Ahechedh n'tala guighil ! C'est tout un symbole pour le village . Il en a
vu des générations et des générations d'enfants et d'adultes et bien malin
qui peut lui donner un âge et bien malin aussi qui peut se souvenir de sa
place dans les anciennes croyances et pratiques de nos vieilles femmes.
Pour moi tant que ce vérérable oléastre , plusieurs fois centenaires ,
tient debout, il y a un espoir de renaissance pour notre village . Les
choses commencent à bouger parait-il et c'est très bien . Je suis tout à
fait d'accord sur ce qu'écrit Hamid et je l'encourage à continuer .
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (15/08/2013 18:30) :
Salut l'Ancien , effectivement Aheched n'Tala Guighil, tout comme nos
nombreuses sources aménagées et autres lieux et arbres séculaires, font
partie de notre ' patrimoine' . On prêtait à ces arbres et sources des
pouvoirs surnaturels . Jusqu'à un passé récent nos vieilles (et pas
seulement) s'y rendaient pour y consommer un tas de victuailles ( assefel
) en implorant les "gardiens " ( assassen ) de ces lieux d'intercéder en
leur faveur pour la réalisation de leurs voeux . Relire pages 5,6,.,
chapitre guerre .
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Résistances héroiques
Par Saidouiza
Le commentaire d’un ancien ( Un conseil…, chapitre vœux , page 5 ) : «… éviter les divisions qui ont , depuis la nuit des temps , porté un large préjudice à la région et au pays .. » arrive au bon moment pour servir d’avant-propos à une nouvelle contribution de notre ami Saidouisa ( Hamid ) .
La France a mis quarante années , après le débarquement de Sidi Fredj en 1830 , pour s’imposer dans notre région .. Une arrière grand-mère de Saïd , qui vécut jusqu’à l’âge de cent ans , racontait comment les Français étaient arrivés dans le village , alors qu’elle était petite fille . Elle contait aux enfants , le soir au coin du feu , l’épopée d’El-Mokrani et d’autres résistants qui s’opposèrent à l’occupation française ….

Cheikh El Mokrani (1815/1873)-Cheikh Aheddad (1790/1873)
Dans l’ouvrage « Hommes et Femmes de Kabylie » , écrit sous la direction de Salem Chaker , il est rapporté des propos tenus par Taos Amrouche lors une conférence donnée à l’Institut français de Madrid, le 15 novembre 1941 . Taos disait : « Chacun sait que la conquête de la Kabylie - pour ne parler que de mon pays d’origine – a été l’une des plus difficiles que la France ait entreprises . Chacun sait - et je le rappelle ici avec une fierté que je crois légitime - que non seulement la Kabylie a été conquise village par village et rue par rue , mais encore maison par maison… ».

Taos Amrouche ( 1913/1976 )
Pour Taos , le peuple Kabyle porte à la liberté un amour éperdu. Mais elle estime que cet amour « … au lieu de les sauver , les a perdus… il n’a réussi au cours de l’histoire qu’à les faire chaque fois se dresser contre l’envahisseur et lui opposer une résistance obstinée , désespérée , une résistance héroïque mais bien souvent vaine. » Car , pour elle , « Il eût dû les inciter à se grouper , à constituer une nation et les mener à la victoire …Cet amour , au contraire , les a divisés , il a fait d’eux un grand peuple et non pas une nation… » Propos amers tenus en 1941 .
Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (20/08/2013 18:29) :
En cette journée du 20 août , double anniversaire de deux évènements
majeurs qui ont donné ,pour le premier ( 20/8/1955), un nouvel essor à la
révolution et pour le second ( août 1956) une véritable "constitution" pour
structurer d'abord la lutte armée et au-delà le futur Etat Algérien ...,
chaque Algérien se doit de rendre hommage à Zighout Youcef , à Abane
Ramdane et à tous nos combattants de la liberté , gloire à nos chouhada
.Concernant la pénétration des armées coloniales en Kabylie relire les
articles publiés en pages 8 et 9 dans le chapitre guerre .
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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Commentaire de Oranaise (21/08/2013 18:44) :
Taos Amrouche qrep n'est pas à présenter et , je crois, qu'il faut
interprêter ses déclarations en les replaçant dans le contexte des années
1940 . Saidouisa a lui choisi une date hautement significative ( 20 août )
pour nous inviter à un saut dans l'histoire de notre Kabylie et de ses
grands hommes . Hamid nous renvoie à des textes déjà publiés dans le blog
qui , rapidement , nous décrivent la situation dans notre village autour
des années 1870 , de sa participation à la résistance ,de la venue chez
nous du fils du cheikh Aheddad , etc . C'est bien de faire , de temps en
temps , ces rappels " afin que nul n'oublie " Gloire à tous nos chouhada .
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Commentaire de Kamel1 (23/08/2013 16:38) :
Souvent je me demande comment avec des hommes et des femmes berbères de
très grande valeur , depuis trois mille ans , nous n'avons réussi qu'à
bâtir des royaumes , parfois puissants mais malheureusement éphémères .
C'est tout de même rageant ! Nos grands penseurs devraient nous expliquer
pourquoi .
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Commentaire de saidouiza (01/09/2013 22:19) :
Je suis revenu du bled hier. Il y a quelques figues. De plus en plus de
voitures circulent, des dos d'âne sont installés. Par un simple tonnerre
suivi d'un orage nous avons été plongés dans le noir durant 24 heures.La
coupure a précédé l'orage. Allez-y comprendre quelque chose? On m'a parlé
de phases...
Le centre médical de la commune est cadenassé jour et nuit. J'ai en effet
essayé de m'informer sur la vie là-bas, en cas d'urgence, ne sait-on
jamais. Pour régulariser ma situation avec Sonelgaz, il a fallu que je me
déplace jusqu'à Michelet, ce n'est pas rien depuis souk lejma sauf pour les
cascadeurs. Malheur pour moi l'agence était hors connexion (panne
d'internet). La jeune du guichet me dit de revenir le lendemain. Je lui
réponds spontanément:"vous croyez que c'est facile de venir à Michelet
depuis Ighil Bouamas, avec toutes ces routes crevassées, défoncées,
lézardées et attenantes à des ravins et des précipices qui donnent le
vertige". Michelet est une ville sinistrée, on croirait qu'elle vient de
sortir d'une troisième guerre mondiale, si celle-ci devait exister. L'état
civil et Sonelgaz sont à Michelet alors que le siège de notre Daira est At
Yenni. La ville de Michelet est encombrée. Pourquoi ne pas avoir une annexe
de Sonelgaz dans la commune, ce qui permettra de créer au moins deux
emplois et d'éviter tant de désagréments aux citoyens. J'ai dit tout cela
pour faire cette suggestion qui contribuera à l'animation de la commune.
A souk lejama le commerce est florissant, on fait la queue dans les deux
principales épiceries (ou supérettes)et les deux drogueries qui existent.
Il y a une seule boucherie à ma connaissance et qui est souvent en rupture
de stock. Vous voyez, il y a des créneaux d'investissement juteux dans la
région? Je ne parlerai pas de production, car là c'est une autre question;
à part de rares menuiseries dans la région, c'est le néant. Les services
sont aussi à développer. C'est comme ça seulement que cette région sera
ré-habitée.
Saïd
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (02/09/2013 18:06) :
Bonjour Said , heureux de te retrouver après ce long silence qui n'est
sûrement pas dû à la chaleur ni au farniete . La construction d'une maison
et toutes les démarches qu'il faut entreprendre ne laissent pas beaucoup de
temps libre , sans compter les crises de nerfs ! Je suis , moi-même ,
revenu du village vendredi 29/8. après un bref sejour . Durant la nuit de
mercredi à jeudi un violent orage et un vent soufflant à plus de 100km/h
ont causé des dégâts : quelques tuiles arrachées ,des arbres déracinés ,
des figuiers fortement secoués et en partie délestés de leurs fruits ... et
, cerise sur le gâteau , une rupture, de plusieurs heures, dans
l'alimentation en courant électrique de toute la région .Je reviens donc du
village assez optimiste, pour une fois, pour l'avenir, vu le nombre de
personnes qui y étaient en même temps que moi et aussi par les nouveaux
chantiers qui " fleurissent " un peu partout ..., certains quartiers sont
en train de changer carrément de "look " ( voir photos ultérieurement ). A
signaler aussi l'organisation d'une wada par les Ath Lounis ( Ait Slimane
) qui a réuni beaucoup de membres de cette grande famille et pas seulement
et l'ambiance créée par cet évènement familial et convivial ... mabrouk !
En traversant le quartier n'Ath Srour je me suis cru, un instant , revenu
aux années d'avant la guerre ( 1954/ 1962), sans bien sûr, les nombreuses
voitures garées le long de la route vers vava Ouchavane . Formidable !
Pour Said : je donnerai plus tard mon avis sur ton dernier commentaire .
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