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Le quadrillage de notre région
Terrasse du poste militaire de Tizi n'Tassaft ( photo J.C.Borrel, 1960)
2 - Le premier semestre de l’année 1956 a vu la consolidation de la présence de l’armée coloniale avec « un maillage. » en règle de toute la région . Le poste de commandement fut installé à Tassaft Ouguemoune , à côté de la SAS ( section administrative spécialisée ) et d’une gendarmerie en construction . Et rapidement de nombreuses bases militaires opérationnelles furent mises en place ou consolidées : Souk el Djemaa , usine hydroélectrique , Beni Yenni ( en face de l’école verdi , à Taourirt Mimoun.. …) , Larbaa n’ath Ouacif , Tikichourt… , Tala n’Tazert , Tizi n’Tassaft ( siège de l’A.P.C. actuelle ) , Sidi M’hamed Larbi tout près de notre village … Et progressivement , comme une pieuvre qui étend ses tentacules , d’autres postes , certains implantés au cœur de nos villages comme des poignards , viendront renforcer le quadrillage existant . à suivre .
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Commentaire de massinissa12 (09/12/2012 16:45) :
Bonjour da Hamid . Ce que vous etes en train de faire pour le village est
magnifique . C'est la 1ère fois que j'interviens et je pense que ça ne sera
pas la dernière . Je n'ai pas vécu la révolution donc je ne pourrai pas
vous apporter grand chose au contraire c'est moi qui ptofite de tout ce
que vous écrivez avec vos amis . Merci et bon courage .
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Les femmes ont combattu .
par Saidouiza
Beaucoup de femmes de notre village ont participé à l’écriture de l’histoire de l’Algérie combattante . L’une d’entre elles, lorsqu’elle fut arrêtée au maquis , portait pataugas et treillis comme ses frères d’armes. Elle se donna la mort dans les geôles du camp militaire , le lendemain de son arrestation , en passant son foulard , le mendil kabyle , autour du cou , pour ne pas avoir à subir les sévices inhumains des l’interrogatoires de l’armée coloniale ….
Les militaires ramenèrent son corps au village et l’exposèrent aux yeux des femmes atterrées , réunies ( raflées comme d’habitude ) , pour les avertir de ce qui leur arriverait si jamais elles s’aventuraient , elles aussi , à aider les maquisards : « Voilà ce qui arrive aux femmes qui s’aventurent dans les oueds ! » a tenu à leur dire le chef de poste , raconte dans son blog, Claude Borrel , un ancien appelé , choqué par cette macabre démonstration . Ecoeurées , les femmes détournèrent leurs regards du corps de " la rebelle" en se voilant les yeux à l’aide de leurs mendils … L’école primaire de son village , Ighil Bouamas , porte aujourd’hui son nom et c’est la moindre des choses .

A travers les photos inédites qu’il présente sur son site, Jean Claude excite la nostalgie de Saïd . Il lui rappelle les chéchias rouges des enfants , les mendils des femmes , les figues mises à sécher sur les toits en tuiles romaines. …. ..A ses oreilles parvient une voix lointaine , une voix féminine d’une douceur sublime qui chante le mendil kabyle et ce qu’il représente comme symbole : « Donne-moi mon mendil et laisse-moi partir, c’est le mariage de mon frère , n’aie pas peur, je reviendrai. …..» ….

Photo Borrel 1960 , figues à sécher sur les toits ( Bouadnane )

Photo Borrel 1960 , enfant à la chéchia rouge .

Photo Borrel 1960 , jeune fille
Oui, les femmes ont payé un lourd tribut à la Révolution. Un obus , lâchement tiré à partir d'un poste militaire installé dans un village voisin, s’abattit, un soir d’été , sur un couple et leur fille , au moment où , en silence , ils prenaient , au seuil de leur maison, leur repas du soir. Les militaires auraient soupçonné la présence de " rebelles" dans le village lorsqu’ils aperçurent une lueur de lampe à pétrole dans la demeure de cette malheureuse petite famille . Quel prétexte fallacieux ! Ils périrent tous , le père , la mère et leur ange de petite fille .…Qu’ils reposent en paix !
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Commentaire de unancien (10/12/2012 17:07) :
Entièrement d'accord avec vous l'Oranaise , les témoignages rapportés par
Said sont émouvants et reflètent malheureusement la stricte vérité . Les
jeunes doivent savoir le prix élevé payé par l'Algérie pour arracher sa
liberté . La jeune fille de la photo esr angélique comme d'ailleurs le sont
touts les filles de nos montagnes. Le "séchage" des figues , chez nous ,
se faisait sur des claies en roseau posées sur le sol , généralement dans
les champs . A bientôt .
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Commentaire de saidouiza (11/12/2012 01:27) :
Oui elle était sublime, elle était très belle la jeune fille qui avait dans
les 14 ans en 59. On était ensemble à l'école militaire installée en 59
chez nous. On a connu ensemble 3 instituteurs militaires: Christian, Paul
et Branchard (ou André comme l'appelle Borrel par son petit nom), tous
étaient des appelés.
Une fois en récréation on jouait au saute-mouton, jeu préféré des Kabyles à
l'époque, Paul s'était mis carrément en mouton et on lui sautait dessus. Et
puis subitement, sans rien comprendre, il adresse une gifle à la belle
jeune fille. Je ne peux dire qu'elle en était la raison mais je peux dire
que la fille faisait un peu trop cas de son charme, elle faisait la gâtée
ou la chouchou. Les jeunes garçons que nous étions n'avaient d'yeux que
pour elle. Si Hamid qui manipule bien l'ordinateur veut bien nous montrer
la photo militaire de classe (prise par Branchard en 60), on verra la jeune
fille tout à fait à l'arrière à gauche. On l'a reconnaîtra à coup sûr.
Voilà des bons moments de joie passés innocemment durant les atrocités de
la guerre qui nous a emporté nos parents à la fleur de l'âge.
Saïd
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (12/12/2012 17:05) :
Salut tout le monde . J'ai effectivement une photo de " classe " que Said
m'a fait parvenir sur laquelle il n'y a aucune trace de notre jeune
écolière . Il s'agit probablement d'une autre photo qu'il ne m'a pas
envoyée.
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (13/12/2012 22:12) :
Commentaire de J.C. Borrel : « Cher Said . J’ai fini par trouver la page
dans ce site un peu compliqué pour moi . Le mieux , lorsque tu veux
m'orienter vers une page , c'est de me donner le lien , en l'occurrence
:http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/vip/rubrique/6590
2_90.html
J'ai donc pu apprécier ton article et je suis suis content que nous
militions ensemble pour rappeler ce que fut le rôle des femmes durant la
guerre d'indépendance . Ce rappel il faudra le renouveler car ,tant en
Algérie que dans les autres pays du monde , la place et le statut des
femmes ne sont pas assurés du tout . Il suffit de constater : a/ la
résurgence des formes les plus réactionnaires dans les trois religions
monothéistes
b/ et, conséquemment, le retour à une conception inégalitaire des rapports
des genres dans des espaces sociaux qui, sans investir des pensées
religieuses authentiques, se réclament d'une différence toujours en faveur
du masculin. Et les "anciens combattants " ont une fâcheuse tendance à
"oublier " que leurs compagnes ont pris des risques considérables dans ce
combat et ce, d'autant plus, que les menaces de répression à leur égard
étaient plus terrifiantes qu'une embuscade aussi meurtrière soit-elle .
J'exprime là, tu t'en doutes , un point de vue qui constitue pour moi un
repère éthique que j'ai bien du mal à faire vivre dans mon quotidien … Je
suis hélas le produit d'une petite bourgeoisie qui ignorait le travail des
femmes . Je m'afflige chaque jour de n'avoir rien inventé dans ce registre
et n'avoir réussi qu'à reproduire (voir la compulsion de répétition chez
Freud ) ce que fut la vie de mon propre père . Deux boulots pour vivre un
peu mieux, une femme qui élève les enfants, une fuite devant cette
difficulté masculine d'élaborer un dialogue paritaire. ..Je n'ai pas su
tirer toute les leçons de ce que m'ont appris les femmes d'Ighil Bouamas et
de Bouadnane . Merci encore . Promets moi de me faire suivre les liens
permettant d'accéder à "saïdouiza" . jcb . »
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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Commentaire de Oranaise (21/12/2012 16:36) :
Excusez-moi de faire intrusion dans un échange "privé" mais ma curiosité
, trop forte ,ne me laisse pas le choix . Je dois d'abord saluer
l'intervention de JC Borrel en espérant qu'il y en aura beaucoup d'autres
et qu'il sera disponible à répondre aux questions que nos nombreux amis ne
manqueront pas de lui poser .Etre d'extraction Bourgeoise ne constitue pas
, je crois , un handicap pour militer pour telle ou telle cause Et puis
nul n'a choisi ses parents .Ceci étant , les femmes doivent elles-mêmes
arracher leurs droits et à mon avis il n'y a pas d'autres voies .Les choses
évoluent lentement et pour s'en convaincre il faut se référer , par
exemple , au droit de vote des femmes en France , obtenu le 21 avril 1944
( Alger , gouvernement provisoire du général De Gaule ).
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Commémoration de la mort de Abdellah Mohia
Photos Idir Ouabdesslam

Lounis Ait Menguellet



Idir Ouabdesslam et Hamid Sadmi , ancien joueur de la jsk



Foule en direction du cimetière pour un recueillement sur la tombe de Abdallah Mohia

Dépôt d'une gerbe de fleurs par Lounis Ait Menguellet et Mouloud Mohia


Dépôt d'une gerbe de fleurs par le chanteur Mouloud Zeddek et Hocine Haroune ( artiste peintre)


Le chanteur Abranis ( Bélaid )
( Le quotidien El watan du 22 /12 / 2012)

Mohia
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Commentaire de kamel1 (11/12/2012 22:09) :
Bonsoir Idir . Tes photos sont très belles . Si tu permets il faudrait nous
préciser le lieu et la date du déroulement de cette cérémonie et peut-être
aussi un petit article pour mieux faire connaitre Mohia aux amis de
notre blog . Bon courage .
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Commentaire de Idir52 (12/12/2012 00:14) :
Bonsoir Kamel1,
La cérémonie a eu lieu le Vendredi le 07 décembre 2012 à Ait Eurbah village
natal du poète Commune Iboudrarène.
Un petit résumé sur Abdellah Mohya pour les gens qui ne l'ont pas connu.
Mohya, de son vrai nom MOHIA Abdellah, est écrivain, poète et traducteur de
langue amazigh (kabyle). Mohia Abdellah (ou Muhya, Muhend u Yehya) est né
le 1er novembre 1950 à Azazga). Sa famille est originaire d’At-Rbah
(commune d’Ibudraren),son père, tailleur de profession, s’est installé
depuis quelques années à Azazga.
Mohya a passé une partie de son enfance dans cette région avant que sa
famille ne déménage à Tizi-Ouzou. Interne au Lycée Amirouche à Tizi-Ouzou,
Mohya était un brillant élève, il décroche son bac en 1968. Il rejoint
l’Université d’Alger où il poursuit des études supérieures en
mathématiques, il obtient sa licence en 1972.
Oeuvres de Mohya:
Mohya composera de nombreux poèmes. Les plus connus restent ceux qui sont
repris par les chanteurs kabyles. Dans une société où l’oralité reste l’un
des rares vecteurs de transmission de savoirs, il faut reconnaître que les
vers de Mohya ont connu une large diffusion surtout avec une chanson mise
au service la revendication amazighiste contre le déni identitaire.
Poèmes chantés:
A y arrach e-nnegh: chanté par Idir.
Poèmes chantés par Ferhat
Tahya Berzidane(Vive le président), Di Berrouaguia ( Prison de Berrouguia)
Amamrezg-e-negh (Oh notre bonheur),Oued u chayeh (Faisant allusion aux gens
qui habitent les bidons villes possédant des Mercedes).
Takfarinas, A win iheddren fell-i ; par Malika Domrane, Ad’ellaâ iqqersen ;
Slimane Chabi Ad ghregh di lakul…
Il a animé la troupe Asalu à partir de 1983. C'est autour de cette dernière
qu’un atelier de traduction-adaptation s’est constitué. Il a par ailleurs
enseigné l’amazigh à l’ACB.
Mohya a publié 5 cassettes audio distribuées gratuitement dans les années
70, il n'a jamais voulu prendre le moindre centime de ces oeuvres.
*
Tamacahut n Iqannan (histoire des nains), Tamacahut n ileghman (histoire
des chameaux), Tamacahut n yeghyal (histoire des ânes), Asmi nxeddem le
théâtre (Quand on faisait du théâtre), Wwet ! (Frappe donc !)…Certaines
oeuvres restent inédites.
*
Adaptation :
En 1982, Mohya s’intéresse à Pirandello. La pièce intitulée la Giara qui a
donné la Jarre en français est devenue Tacbaylit sous sa plume.
En 1984, ce sont deux pièces , Tartuffe de Molière et Ubu Roi d’Alfred
Jarry, qui sont adaptées en kabyle respectivement sous les titres de Si
Partuf et Caebibi.
Puis ce sont deux autres pièces : Médecin malgré lui de Molière et En
attendant Godot de Samuel Beckett qui sont adaptées respectivement sous les
titres de Si Leh’lu et de Am win yettrajun R’ebbi.
Affud ameqran
Bonsoir à tous mes amis
A Plus.
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Commentaire de kamel1 (12/12/2012 16:10) :
Merci Idir pour ce cours magistral qui apporte un éclairage de plus sur les
Grands de notre région . Formidable ! . Est-ce qu'il y a une trace écrite
de toute ces oeuvres ? En tamazight ou en français ?
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Commentaire de Idir52 (12/12/2012 23:06) :
Bonsoir Kamel1.
Concernant l'oeuvre de Mohia, une trace écrite existe, mais pas en ma
possession.
Je ferai le maximum de récupérer son oeuvre auprès de son frère Mouloud qui
est un bon ami. Mais si tu veux écouter des bribes de son oeuvre, envoie
moi le n° de ta boite e-mail pour que je puisse t'envoyer des fichiers en
MP3.
Bonsoir et à plus.
ouabdesselamidir@yahoo.fr
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Commentaire de michael1953 (13/12/2012 20:30) :
Bonsoir à toutes et à tous! Merci Idir pour ce reportage et bravo pour
toutes ces informations sur Mohya, l'un des piliers de la langue Amazigh,
lui qui répétait souvent: tachvalits nni theraz. (la jarre est brisée). Une
de ses anecdotes: ana-tas zik' ak en adnwak'i zik aneqim (il faut dormir et
se lever tôt pour ne rien faire). Repose en paix Mohya, tu es absent mais
tu es toujours présent.(allan oulachiten, oulachiten allan). A bientôt!
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (15/12/2012 13:39) :
Commentaire de Oucherif :"
Bonjour,
Qui ne connait pas Mohia, une personne engagée pour son identité
millenaire.
Attaché à sa culture qu’il revendiquait ouvertement, il a consacré sa vie à
l’adaptation
des oeuvres universelles de haut niveau, fondatrices de la nouvelle
littérature kabyle.
Mohia n’est mort que physiquement, son nom restera gravé dans toutes les
mémoires.
Un grand merci à Iddir pour cet article.
Oucherif.
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http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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