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Ait ali Ouharzoune-Retour aux sources
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Ait ali Ouharzoune-Retour aux sources

VIP-Blog de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources
hamidaitkaki@yahoo.fr

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  • Créé le : 09/01/2009 20:53
    Modifié : 27/08/2020 17:37

    Garçon (69 ans)
    Origine : Annaba
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    Souvenirs d’écolier .  

                                                                                   Saidouiza 

                   Les deux premières années que Saïd passa à l’école d’Ighil Bouamas , avant qu’elle ne soit brûlée en 1956 , n’étaient pour lui qu’un rêve avec de rares souvenirs…et , dans le feu de la guerre , il oublia le peu qu’il y avait appris . L’école française étant incendiée, il fallait trouver quelque chose d’autre aux écoliers pour ne pas les laisser livrés à eux-mêmes. Le nationalisme aidant , le père de Saïd et un de ses amis , ainsi que d’autres notables du village décidèrent alors d’organiser pour eux des cours d’arabe . Un ami de la famille , connu pour être un homme pétri de qualités , prit en charge l’équipement de cette future « madrassa » .
               Et ce fut ainsi qu’une école « moderne» avec ses tables , ses cahiers , ses encriers , ses plumes , son tableau et sa craie fut créée à l’intérieur d’une grande salle qui faisait office de mosquée . Le niveau en arabe était le même pour tous , jamais auparavant cette langue n’a été enseignée au village. Là aussi, comme pour l’école indigène, les garçons seuls y étaient admis. Les cours étaient assurés, sous bonne garde et à l’insu des militaires, par un notable du village issu d’une famille maraboutique. Les élèves apprirent beaucoup de leur maître, y compris la prière et les chants patriotiques. ( Le maître a été un élève de Cheikh Ben Badis à Constantine, chose qui était rare et fort appréciée à l’époque).
                 Lorsque les militaires français étaient venus s’installer dans le village en 1959 , ils mirent filles et garçons à l’école , ensemble dans une seule et même classe. Ils firent passer un test aux enfants et , sur cette base, décidèrent de les classer tous au même niveau . Saïd se rappelle ce jour, il ne pouvait même pas lire l’alphabet. Il avait oublié, au cours des premières années de la guerre, tout ce qu’il avait appris dans sa première école indigène 
                

                Ecoliers  à  Ighil Bouamas - 1960  ( photo Borrel)

             Saïd se  rappelle son livre de classe , il  aimait  souvent revoir la page où il était écrit  : « Saïd jette sa calotte ! » ,  « Ali va à l’école, tête nue ! »  La calotte était bien ancrée dans la vie de la société algérienne , particulièrement en Kabylie. On pouvait penser que derrière ces expressions  du livre colonial, il y avait une velléité d’assimilation  mais la réalité n’était pas exactement celle-là . l’assimilation ne pouvait s’accommoder avec l’extrême pauvreté qui frappait la société indigène .« La vérité historique est là et ne peut être nulle part ailleurs. » écrivait en 1943 un membre du Manifeste du Peuple Algérien.



    Commentaire de saidouiza (26/05/2013 22:48) :

    Quel sourire qu'ont ces enfants angéliques gardés par des militaires!La misère qu'ils vivaient ne les affectait en rien, bien au contraire elle leur donnait un goût à la vie. Ils s'amusaient et piaffaient à tue-tête. Marcher pieds nus en plein hiver sur des cailloux était pour eux chose normale. Inconscients peut-être, mais ils comprenaient ce qu'enduraient leurs parents vis-à-vis de la violence coloniale. Tout homme d'un âge mûr était pourchassé, tué. Les femmes aussi. Voilà la réalité douloureuse que notre région a vécue. Rendons hommage à notre région mille fois même si cela ne suffit pas. Saïd


    Commentaire de unancien (27/05/2013 16:06) :

    Azul fellawen . J'ai lu avec intérêt l'article de notre ami Saidouiza ( Souvenirs d'un écolier ) et j'ai une petite remarque à faire : " affirmer que la langue arabe n'a jamais été enseignée auparavant , vers les années 1956/57 " , me parait invraissemblable d'autant plus qu'il existait au moins une famille maraboutique et une mosquée au village d'Ighil Bouamas . Je crois que les écoles coraniques etaient ouvertes , pour certaines d'entre elles , bien avant l'arrivée des français dans la région .Bon courage et continuer à parler du passé .


    Commentaire de ahcene (28/05/2013 19:25) :

    les écoles coraniques ont existés avant la revolution .on les a evoquées dans notre blog.je me rapelle que j'ai etudié chez si said ath aissa(qrep)dans les années 50 au vllage.


    Ait ali Ouharzoune-Retour aux sources Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (29/05/2013 15:45) :

    Salut tout le monde . Les écoles coraniques ont toujours existé chez nous et depuis très longtemps . Si Said Ath Aissa et Sidi L'Mouloud Ath El Houari, qrep , furent probablement ( à vérifier , je n'ai pas d'informations fiables ) les derniers à avoir enseigné le coran aux enfants d'Ath Ali Ouharzoune . J'ai même entendu dire qu'avant l'arrivée des français en Algérie il y avait une sorte de " médersa " , installée dans les locaux de la mosquée et qui dispensait des cours à des étudiants venus d'un peu partout et pensionnaires chez quelques familles du village . Et pour faire fonctionner cette "médersa" il fallait certainement des érudits dans les sciences religieuses ... ( informations à vérifier ) Maintenant concernant l'affirmation de notre ami Said du village d'Ighil Bouamas , je pense qu'il a voulu dire que la langue arabe n'a jamais été enseignée auparavant avec des méthodes et des moyens modernes ,selon les critères établis par l'association des Oulamas : tables , tableau , cahier , craie ... et apprentissage méthodique avec des techniques modernes .

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    Commentaire de saidouiza (30/05/2013 23:50) :

    Nous avons peut-être tous raison mais moi depuis que je suis né (en 1947)jusqu'à l'incendie de l'école indigène d'Ighil-Bouamas en 1956 je n'ai jamais entendu parler d'enseignement en arabe, même pas coranique. Après l'incendie de l'école, les génies du village dont mon père, avec tous les risques que cela comportait, ont organisé des cours d'arabe pour les enfants afin de les entretenir. Fort heureusement il y avait au village Cheikh Ouali, un élève de Cheikh Ibn Badis de Constantine, qui a fini sa vie à El-Biar (Alger)quelques années après l'indépendance. Vous vous imaginez! Je disais dans mon article précédent, on étudiait l'arabe moderne, il n'y avait pas la louha ni le bâton de deux mètres dressé sur nos têtes pour nous taper dessus chaque fois qu'on se trompait. Je raconte la réalité que j'ai vécu, ni plus ni moins. On ne s'imagine pas la grandeur de notre région. Combien d'hommes valeureux ont sacrifié leur vie dans cette région et pour cette région. Par leurs faits d'armes, Alger n'est rien à côté de la commune d'Iboudrarène ou d'Akbil. Réveillons-nous! Saïd


    Ait ali Ouharzoune-Retour aux sources Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (02/06/2013 21:55) :

    Commentaire de JCL Borrel : Cher Monsieur, Je vous remercie d'avoir bien voulu me donner toutes ces informations qui me permettent, du fait de mon handicap visuel, d'accéder au site remarquable et souvent émouvant d'Aït Ali Ouharzoune pour un ex-occupant à Ighil Bouamas puis à Bouadnane qui garde un souvenir intact et douloureux de ces années 60 où vous combattiez pour votre Indépendance . Je demeure profondément admiratif du courage et de l'intelligence des habitants de ces villages dont les femmes ont porté la responsabilité pendant ce terrible moment où les jeunes et leurs aînés étaient au maquis. Cordialement . JC borrel site kabylie 60 : http://jcbkab.pagesperso-orange.fr/ blog algérie 2006 : http://jcborrel.blog.lemonde.fr/

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    Commentaire de Tassadit (06/06/2013 15:51) :

    Regardez les yeux pétillants d'intelligeance de ces jeunes écoliers ! Je me souviens qu'à l'école , en ville et dans les années 1950 , mes camarades Algériennes et moi-même on se faisait un point d'honneur pour battre les autres camarades Françaises malgré parfois des comportements douteux de certains enseignants. Au moins à l'école nous étions meilleurs qu'eux . Je continue de croire que le bon Dieu a doté l'Algérien d'une intelligeance supérieure .Je ne suis pas raciste .







    Le village après la grève de mai  1956 .

     

               Et  nous revoilà  , pour la plupart d’entre nous , après avoir quitté volontairement nos lycées et collèges, de  retour au bercail . Nos jeunes garçons étaient privés de cours depuis quelques mois déjà  , à la suite de l’incendie  des deux  écoles du village  à la fin de l’année 1955 , quant à  nos malchanceuses  fillettes  elles attendront encore  longtemps avant de  mettre , pour la première fois , les pieds dans un établissement scolaire , faute d’école cette fois-ci , les mentalités ayant positivement évolué .…  

             Au village, à la fin de ce premier semestre 1956, il y avait beaucoup de monde  et la présence de l’armée dans les parages n’était pas encore devenue pesante . On pouvait  y entrer ou en sortir, sans laissez-passer, les commerces  étaient ouverts , bien achalandés...et  les gens vaquaient normalement à leurs occupations habituelles …Et la révolution alors ? Tout le monde était acquis à sa cause , chacun  militait , à sa manière,  et on se sentait  suffisamment en sécurité pour  relayer  les informations glorifiant les actions de nos maquisards et de  leurs consignes. C’était l’époque où lorsque deux personnes se rencontraient  elles commençaient  d’abord par s’enquérir des dernières informations  du maquis (-dhachou  idenane  ?    -....... aka idenane ). A Sédrata,  Dda Saddek  Ath Lounis , arrêté  par les autorités coloniales , fut envoyé  sans procès au Djorf , un centre d’internement parmi tant d’autres  implantés en Algérie . Son épouse et ses jeunes enfants  se réfugièrent au village .Et pour compléter ce petit tableau  je me dois de signaler  « ce vent de religiosité » qui avait brusquement soufflé sur le village et probablement sur toute la  région . Tout le monde s’était mis à la prière et certains, comme moi , furent contraints d’apprendre  quelques versets du Coran transcrits en caractères latins . Quant à l’interdiction de  fumer,  je préfère ne pas en parler .

    Tassaft Ouguemoune

              Pendant ce temps  l’armée coloniale consolidait  le quadrillage de toute la région depuis le poste de commandement  installé à côté de la SAS  et de la gendarmerie  à Tassaft  Ouguemoune  .  Suivront rapidement  l’implantation ou la consolidation   de bases  militaires  à Souk el Djemaa ,  Ath Yenni ,  Tala N’Tazert  ( avec le fameux capitaine Bondier  qui  par la suite  se replia  sur le poste d’Ath Ali) ,  Bouadnane  ( Siège actuel de l’APC) ,  Ath Ali Ouharzoune  ( à côté du ‘stade’ et du mausolée de Sidi M’hamed Larbi ) ,  aux  Ouacifs…et  plus tard à Ighil Bouamas  . Donc du  côté de l’armée coloniale on se préparait activement , avec de gros moyens ,  à  des opérations  d’envergure  de « maintien  de l’ordre »  et  d’intimidations des populations . 



    Commentaire de saidouiza (05/06/2013 22:19) :

    Merci Hamid pour ces souvenirs indélébiles, que faire contre l'oubli? On ne doit pas oublier car c'est cette terre qui nous a enfantés. Même si nos enfants sont nés ailleurs,ils doivent connaître l'origine de leurs parents, leur rendre hommage; pour les souffrances qu'ils ont endurées tout au moins. Saïd


    Ait ali Ouharzoune-Retour aux sources Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (06/06/2013 15:07) :

    Salut Said . Il faut maintenant se rendre à l'évidence : les personnes de notre génération qui peuvent encore apporter quelques petites contributions à l'enrichissement de notre "histoire" sont devenues rares ou incapables d'écrire ( nos vieilles , par exemple ). Que faire ?Un petit sondage auprès de nos jeunes révèle un manque flagrand d'intérêt pour les "choses" du passé .Un visiteur du blog m'a écrit , un jour : " quand est-ce que vous allez arrêter de nous bassiner avec vos histoires d'un temps révolu ? "

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    Commentaire de Tassadit (06/06/2013 15:36) :

    Azul . Excusez mon silence . J'interviens pour apporter mes encouragements à Hamid , Said , un ancien , Ahcène ...à continuer malgré cette fausse indifference de nos compatriotes pour "les choses" d'un monde passé .Je dis fausse indifference parce qu'ils sont heureusement toujours aussi nombreux à visiter le blog ( hier par exemple ils plus de 230 visiteurs ) Bon courage !


    Commentaire de ahcene (06/06/2013 18:02) :

    bonsoir à tous.pendant que l'armée coloniale consolidait ses positions,l'ALN-FLN faisait de meme.nous avons relaté dans notre blog les reunions pour l'organisation du village,le ramassage des armes,le recrutement des jeunes etc...la population etait majoritairement acquise à la revolution.


    Commentaire de saidouiza (07/06/2013 22:37) :

    Écoute Hamid, ne te décourage surtout pas. Les insanités et commérages ne peuvent provenir que de ceux qui n'ont rien à faire, les oisifs. De ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, qui relèvent du moyen âge.Qu'ils ne lisent pas notre blog et qu'ils démontrent le contraire! J'ai dit dans un de mes commentaires précédents que l'Algérie à recouvré son indépendance grâce à nos montagnes. Comment dans ce cas ne pas en glorifier ces montagnes qui en apparence ne représentent rien mais qui en réalité sont l'élément fondateur de notre nation et de notre identité? Comment alors ne pas en parler à tout moment? Nous avons mis "la Révolution dans la rue et elle a été portée par des millions d'Algériens". Il y a milles façons de lutter et la nôtre est de passer le témoin à ceux qui vont venir, grâce à ce que nous permet aujourd'hui l'intelligence numérique. Moi et toi nous sommes âgés, mais nous sommes jeunes d'esprit et c'est important pour avancer. Saïd


    Ait ali Ouharzoune-Retour aux sources Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (08/06/2013 15:52) :

    Commentaire d'un ancien que j'ai supprimé par inadvertance ( excuses) : " exact , j'étais présent au vilage en 1956 et il me semble que les camps militaires de Bouadhnane et Sidi M'hamed Larbi ont été installés plutôt au deuxième semestre 1956 . Souvenez vous de la mine placée au virage de Laaziq .

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    Ait ali Ouharzoune-Retour aux sources Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (09/06/2013 21:41) :

    Salut l'ancien . Je me souviens parfaitement de la mine enfouie sur la route , juste après le virage de Laaziq . Il y avait même une autre mine ( information à vérifier) placée au niveau de la nouvelle école en ruines du coté du mausolée de Sidi M'hamed Larbi ...Oui effectivement ces évènements ont eu lieu au mois de juillet ( ou août ? ) Je compte faire un article à ce sujet .

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    Commentaire de nadiaaitsi (15/07/2013 14:18) :

    je tiens juste à apporter un complément d'information conçernant le groupe des 04 martyrs abbatus par l'armée française dont mon grand pére allah irahmou en fait partie.D'aprés le récit de ma grande mére allah irhamha,il s'agirait si mes souvenirs sont bons de Mr Hadjadj Larbi,Mme Aterkoui Taous,Mme Yamina Athlhadj et Mr Ait Si Mammar Ahmed,tous les 04 etaient membres du FLN.Ils avaient pour mission de ravitailler en armes et nourritures les féllagas qui venaient de nuit chez les Aterkoui.Ils auraient été dénoncés par un habitant du village.Ils ont été abbatu aprés avoir été torturé à Tassaft .Personne ne pouvait récuperer leur corps,abondonner à thighdiouines(je pense )qui ont fait office de repas aux loups.Je crois que l'endroit etait miné .Les corps ont été inhumé aprés 62 à Tassaft au monument des martyrs.Quant à Mme djouher Aterkoui,une vraie combattante courageuse qui n'avait peur de rien (d'aprés tjrs les dires de grd mére)elle serait torturée à mort et personne ne sait qu'est devenu son corps.Gloire à nos martyrs


    Commentaire de saidouiza (15/07/2013 22:33) :

    Chaque récit, chaque évocation de cette région martyre réveille en nous des souvenirs douloureux. Combien de tortures et de blessures ont subi nos montagnes? J'ai vu de mes propres yeux des horreurs dans nos villages. En retour aucun hommage,aucun développement. Pourquoi veut-on mettre la charrue avant les boeufs : certains disent il faut y demeurer pour voir ensuite le développement venir. C'est un raisonnement absurde. C'est stupide. Pourquoi l'Etat ne joue pas d'abord son rôle pour créer les conditions d'une vie décente, si ce n'est en hommage aux nombreux sacrifices consentis pour l'indépendance du pays? Un article paru aujourd'hui dans le journal "Liberté" sur la visite que s'apprête à effectuer le PM demain dans la wilaya est on ne peut plus clair. Une région abandonnée, surimposée, tous les ingrédients sont réunis pour la rendre hostile à vivre. Saïd


    Commentaire de Oranaise (16/07/2013 16:25) :

    Bonjour mes amis du blog .Je suis entièrement de l'avis de Said . Il faudrait ( mais en fait , quand on dit il faudrait, on désigne QUI ? les enfants de la région ? l'administration centrale ? la classe politique locale ? ... , c'est un peu comme l'histoire de la poule et de l'oeuf : qui a donné naissance à l'autre ? qui va commencer ? ) donc il faudrait créer les conditions pour un retour , chose que je considère , pour un avenir proche , improbable . Le retour se fera lentement , volontairement , individuellement et peut-être , peu à peu, par effet " boule de neige " ,une fois que les conditions de vie seront meilleures et les moyens d'existence assurés ...Il ne faudrait pas attendre stoiquement que l'Etat intervienne , les responsables locaux doivent, c'est pour cela qu'ils ont été élus , exprimer clairement les besoins des populations, élaborer des projets bien ficelés et bien étudiés qu'ils devront défendre becs et ongles auprès de qui de droit . Allez , cela suffit pour aujourd'hui .







    Le témoin du petit village

                                                                                             Saidouiza

           Un  hommage  à  un  jeune  homme  d’ Ighil  Bouamas   ( qui vous  sera présenté ultérieurement  )  :  il avait  fait  l’E.P.S. de Tizi-Ouzou  et  était  chargé du secrétariat  du  Centre municipal  que  présidait  mon père ,  tout en militant au  sein  du  M.T.L.D    Lorsqu’il  prit le  maquis , les militaires  sommèrent  tous  les habitants  du  village  d’aller se terrer  dans les champs  avant  le bombardement  de  sa  maison,  à  partir du poste  installé sur la crête  d’ Ath  Ali  Ouharzoune   ,   

         Ma  famille ,  qui  habitait à  deux cents  mètres  en  contrebas  du  village  devait,  elle aussi   , se mettre à l’abri  , mais un problème de taille  s’était  brutalement  posé  :  mon  père hébergeait  une parente   paralysée  et  son évacuation  à  travers  les  ravins  ne  sera  facile  .. . La  vieille  dame  comprit  vite la  situation  et  mit  rapidement  tout  le monde  à  l’aise, en  refusant  catégoriquement  de  quitter  son  lit…  Très  courageusement , une nièce  sourde- muette  qui  , ce jour-là , était  présente  à  la maison   , accepta  de  lui tenir  compagnie .   J’avais  aussi  peur  pour  nos  animaux  domestiques  .  Qui  s’occupera  d’eux   si ,  par malheur … ?   . Depuis  quelques  jours  déjà , on  prenait  rarement  le  risque de  les  conduire  dans  les  champs  lointains   l’on  pouvait  trouver  à  profusion  de  l’herbe  .  Que  faire  ,  sinon  implorer  les  saints  du  village ? 

      Abreuvoir, Ighil Bouamas, 1960. photo Borrel

    Le même  abreuvoir, Ighil Bouamas, 2006. photo Borrel

     A  la  mi-journée  un  silence   inquiétant  ,  angoissant   que  seules  les  stridulations  des  cigales   dérangeaient  par intermittence  ,  enveloppa  le village   que  ses  habitants  venaient de quitter  ….  On  s’était  , tous  ensemble, réfugiés  dans  un  ravin , près  d’une vieille source   aménagée  par   nos   aïeux .   Et  puis  brusquement   , des  obus  commencèrent  à  siffler  au-dessus  de nos  têtes   n’augurant rien de bon  et  stoppant  net  même  le gazouillement  des  oiseaux .  Le bombardement  dura  plus  d’une   heure  .   Les montagnes  toutes  proches   répercutaient  , à l’infini ,   l’écho  des  déflagrations  , rendant  la situation encore plus sinistre ….

          La famille attendit  un long moment  après  l’arrêt des tirs, avant  de se décider à revenir  à la maison   Dieu merci   , la  femme  paralysée  et  la sourde-muette  étaient  indemnes .  Les bêtes  aussi  : l’âne ,  la  mule , les  deux  vaches , la belle génisse d’un  rose  rare , les  deux  brebis , la chèvre  à  lait , la chatte  et  les quelques  poules  et  lapins .  Quant à la paire de bœufs  de labour, elle ne faisait plus partie  de «  l’effectif »  depuis  quelques  temps  déjà .  Depuis le début de la guerre, on  ne  labourait plus.

            Une fois de retour au village  , inquiets  et  les  visages  blêmes  ,  visages  d’enfants de la guerre , nous  allâmes contempler   l’œuvre  de l’armée coloniale  ,  un spectacle de désolation …. J’étais  présent pour  en témoigner , un  jour peut-être .. . , les  tirs étaient précis  mais  l’édifice construit avec   des pierres rouges  de  notre montagne  était  resté     fièrement debout …  à suivre

     

     



    Ait ali Ouharzoune-Retour aux sources Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (11/06/2013 15:50) :

    Bonjour Said . Témoignage poignant qui nous a fait revivre une époque faite d'injustices , de barbaries , de peurs , d'angoises ,une époque qui nous a traumatisés ...et que les nouvelles générations , Dieu merci , n'ont pas connue ... Pour mieux faciliter la lecture de ton article , il serait utile de nous indiquer l'année où se produisirent ces évènements et de dévoiler , si possible , le nom du jeune homme dont la maison fut bombardée .

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    Commentaire de saidouiza (11/06/2013 20:35) :

    Au début je ne voulais pas citer de noms, sauf à la fin du récit celui de mon défunt père,sans autorisation des familles concernées, mais je peux le faire maintenant.Il s'agit de M'Barek ait Menguellet, dont l'association culturelle du village porte le nom. M'Barek était connu aussi pour avoir été un fervent militant berbériste.C'était un compagnon de Amar At hamouda (Ould Hamouda de Tassaft) M'Barek avait une traction noire, il se rendait souvent à Oran. Je pense que le bombardement de sa maison a eu lieu en 1957, avant en tout cas l'occupation du village par les militaires fin 58/début 59. La guerre dans nos villages était infernale:survivre à cet enfer relevait du miracle. Saïd


    Commentaire de michael1953 (11/06/2013 21:37) :

    Bonsoir à toutes et à tous! Cher Hamid, tant de témoignages nous renseigne sur les souffrances qu'ont subi nos villageois et si un peuple doit avancer c'est avec son passé qu'il doit construire son futur. Le jeune que tu as évoqué me semble plutôt poser uniquement un problème de communication. Que Dieu te donne longue vie et bonne santé pour continuer ce noble travail, car cher Hamid, excuse-moi de te le dire, tu n'as plus le droit de t'arrêter. Pour ce qui est de nos amis du blog, il ne faut nous en vouloir si nous ne tenons pas nos promesses ou si nous ne sommes pas assidu, c'est à cause de ce que nous fait subir la vie que nous menons. A propos de la "religiosité" dont tu as parlé, je crois que c'est le FLN qui a décrété la prière à tout les autochtones pour les différencier des français. A ce propos, je raconterais cette anecdote pour dérider un peu tous nos amis: Un jour, un jeune du village remarqua que Da Slimane faisait la prière sans faire ses ablutions, il le lui fit savoir, alors Da Slimane: écoute, mon petit, pour le moment, il nous ont dit faite la prière, quand il nous diront faites vos ablutions, alors je ferais mes ablutions! A bientôt.


    Commentaire de saidouiza (12/06/2013 21:28) :

    Pour Hamid: la photo de l'abreuvoir que tu as donnée prise par Borrel est de 2006 (il n'est plus fonctionnel, ce qui est dommage). Dans celle de 1960 que tu dois avoir aussi -Borrel en a fait une comparaison- on distingue un vieil homme avec sa belle vache et un âne bien potelé, il s'agit de Ramdane At Aïssi, un ancien émigré. Il soignait bien ses bêtes et travaillait bien son lopin de terre. Saïd


    Commentaire de oranaise (20/06/2013 17:27) :

    Surtout n'arrêtez pas d'écrire ! "les petits ruisseaux font les grandes rivière " . L'histoire de la guerre d'Algérie est l'affaire d'historiens mais nous, en tant que citoyens d'un village , d'une région, nous devrions commencer ( un jour peut-être à l'école !!!) par nous intéresser aux contributions et faits d'armes de nos parents et amis morts pour la patrie pour garder , gravés à jamais dans notre mémoire leurs noms pour les honorer , au moins , de temps en temps


    Commentaire de nadiaaitsi (13/07/2013 12:30) :

    Bonjour à toutes et à tous,dans les faits marquants de l'histoire,je voudrais solliciter les anciens qui peuvent nous parler du bal du dimanche.Le peu que j'en sais me vient d'une femme dont la mémoire est impressionnante sur le déroulement de certains événements de l'époque colonniale.Si vous voulez en savoir plus sur l'histoire ,je crois qu'il faut prendre contact avec elle ,elle se fera une joie de raconter tous les faits dont elle se souvient .Il s'agit de n'zaina athchallal qui habite sur le bord de route entre Ait Ali et Tassaft,elle même etait maquisarde à l'époque et je pense qu'il faut profiter de sa présence(dieu lui prête longue vie) pour apprendre peut étre des choses qui ne sont pas encore rapportées jusqu'à maintenant.Quant au bal du dimanche,je sais qu'il se déroulait tous les dimanches et que la présence de tous les villageois etait obligatoire.Organiser par les harkis afin d'égayer les soldats français,il se déroulait de 18h à 21h mais à quel endroit?Je n'en ai aucune idée.


    Ait ali Ouharzoune-Retour aux sources Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (13/07/2013 16:12) :

    Bonjour Nadia , quel plaisir de vous retrouver après un si long silence . Merci pour le "tuyau" que je ne manquerai pas d'exploiter. Et dire que l'année dernière j'ai accompagné une parente qui lui a rendu visite ( si c'est elle ?).Elle habitait dans le garage d'une maison située au bord de la route , après Tachoucht , à gauche , en allant vers Tassaft .En ce qui concerne "les bals du dimanche " j'en ai effectivement entendu parler ( ils étaient organisés dans tous les villages de la région ) et je pense que lorsque j'aurai réuni suffisamment de renseignements j'en ferai un article .

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    Ait ali Ouharzoune-Retour aux sources Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (19/07/2013 15:45) :

    Renseignements pris ,la dame à qui j'ai fait allusion dans mon dernier commentaire n'est pas Zaina Ath Challal .Mea culpa . Cette dernière , selon les informations obtenues , vivrait dans une maison bâtie sur un terrain de la famille Ath Hamouda , avec les aides financières de l'Etat et de l'une de ses filles établie en France ..Il parait, effectivement , qu'elle a une mémoire phénoménale ...Que Dieu lui prête longue vie .

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    Commentaire de nadiaaitsi (22/07/2013 10:12) :

    Plaisir partagé,heureuse de retrouver le site suite à de nombreuses tentatives de connections qui ont échoués et grâce à MR AIT kAKI j'ai pu enfin validé mes commentaires.Effectivement la femme dont je parlais n'est autre que la maman de Tsouma qui vit en France et les subventions que lui verse l'état ne peuvent compensées à mon avis la perte cruelle de ses 2 enfants (une fille à la fleur de l'âge)et son unique fils .C'est une femme qui a vécu beaucoup de souffrances et malgrés tout elle réste digne et humble.Heureusement que sa fille Tsouma est là pour l'aider et la réconforter.Elle est également venue en aide à ses 2 soeurs ,ses niéces et ses neveux et je peux vous dire que son combat ,elle l'a mené de front toute seule et qu'aujourd'hui enfin elle est parvenue à realiser son rêve.Passez lui un graNd bonjour de ma part si vous lui rendez visite ,je suis sûr qu'avec elle vous en apprendrez beaucoup en ésperant qu'elle a encore toute sa mémoire vue son vécu.





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