|
[ Manuscrit et guerre de Libération Nationale ] [ Hommages ] [ Voeux , condoléances ] [ Notre belle région ] [ Tribune libre , documents anciens et divers ] [ Nos champs ] [ Nos familles et album photos ] [ le village ] [ Nos plats traditionnels ] [ Loisirs , insolites ... ] [ Histoires, proverbes et tabous ] [ Album photo du village ]
|
|
|
|
Temoignage (suite)
Par Hakim Az.

Le village n'Ath Ali Ouharzoun vu des Ouacifs . Tout à fait à droite on peut distinguer le mausolée de Sidi M'hamed Larbi et au même niveau l'emplacement du camp P 12 , qui n'existe plus .
Le camp militaire p12 dominait toute la région ainsi qu'un bon tronçon de la route nationale N 30. Il fut dressé du côté du mausolée de sidi Mhamed Larbi , occupant aussi la nouvelle école en partie détruite et la grange de lmouloud Ould Younès . En rasant un cimetière , sans aucun respect pour les tombes , l’armée française , avec ses bulldozers , agrandit la plate forme de l’ancien stade qui désormais pouvait recevoir et en même temps 03 hélicoptères de type banane . Des miradors pour surveiller les pistes de montagne et particulièrement celles menant à la cuvette des At Ouavane y furent installés ainsi qu’une artillerie pour soutenir si besoin les troupes en opération ou en ratissage. Plusieurs officiers supérieurs dont des généraux visitèrent ce site qui offrait ,en plus de sa position stratégique , de gros avantages pour l’acheminement des renforts , l’évacuation des blessés par hélicoptères …:D’ailleurs toutes les tentatives d'incursion des moudjahidines se soldèrent par des escarmouches sans grands dommages pour l'armée française. P 12 constituait un véritable « nid d'aigle ».
Au village, après le départ du capitaine Bondier et de son kavinar, sûrement mutés ailleurs , un adjudant appelé el major", de triste mémoire", sema lui aussi la terreur pendant un certain temps . Petit de taille , vigoureux , les yeux bleus et perçants , il avait toujours une canne à la place de la mitraillette , ce qui lui donnait l’allure d’un rescapé d’Indochine . Il faisait souvent des rondes dans les ruelles du village , seul et « liquidait » par étranglement « à domicile » ou par pendaison au poste militaire : Mazou Ath Ourezki , Thamimount , Arab Ath El Mokhtar , Hvouvou Ath Yahia Ouahmed…., que Dieu leur accorde sa miséricorde (Allah yerhem echouhada) . Très peu d'hommes valides étaient restés au village . A suivre .
Commentaire de ahcene (04/03/2012 18:29) :
merci hakim pour ce temoignage.tu m'as appris beaucoup de choses sur les
evenements vecus par notre village pendant la guerre de liberation
nationale.j'etais jeune et j'ai quitté le village en 1956.j'ai su certains
faits par oui-dires. c'est grace à notre blog dont ton temoignage que
j'arrive à connaitre les souffrances endurées par les ait ali et la region
pendant cette douloureuse mais heroique période et decouvrir combien de
heros a enfanté notre cher village.je te remercie et j'espere qu'il y aura
d'autres temoignages.gloire à tous nos martyres.
|
| |
|
|
|
|
|
|
|
Témoignage (suite)
Par Hakim Az.
Une nuit du mois de mars , nous fûmes réveillés brusquement par le crépitement des mitraillettes dans les ruelles du village provoquant immédiatement la riposte du camp p 12 d’où une automitrailleuse se mit à tirer en continu des rafales pendant que des fusées éclairantes étaient envoyées par-dessus nos maisons .. .., . l’opération dura une bonne heure. Vers 4 heures , on frappa violemment à notre porte. En ouvrant je suis tombé nez à nez avec le sergent M …qui , une torche à la main et pistolet au poing , s’engouffra précipitamment dans notre maison en m'écartant violemment de son chemin . Il avançait penché comme s'il suivait des traces , allant droit vers taghourfets ( chambre située au premier étage ) où dormait le jeune Kaci qui , la veille , avait saigné du nez , en jouant aux billes à la djemaa d’où il était revenu dégoulinant de sang . Pour le sergent ces traces de sang étaient une preuve inespérée qu’il fit valoir auprès de ses chefs pour l’envoi de renforts.
Du camp militaire de Tassaft Ouguemoun arrivèrent gendarmes en képi et de nombreux militaires qui envahirent notre maison pour une perquisition . Ils fouillèrent de fond en comble tous les coins et recoins , utilisant même des appareils de détection de métaux… On « réquisitionna» , sans état d’âme , le vieux Dda Mouloud Ath Ouamer qu’on obligea , à coups de crosse , à creuser dans "tafragth" ( un coin ,dans la cour de la maison , aménagé en cuisine) et où ma mère était en train de faire cuire notre galette. ... On m’isola du reste de la famille dans akham ( la pièce commune) avec un militaire qui me tenait en joue. Coincé entre achvali ( une grosse jarre) et le canon d’un fusil. je suivis toute la scène jusqu'à la fin . N’ayant rien trouvé , un des gendarmes m’ordonna alors de porter notre poêle à bois ( butin de guerre ) au poste des harkis et puis de le rejoindre à "tagoudoucht " où étaient stationnés jeeps , camions et « prairies bleues « ( voitures Renault ) de la gendarmerie . Ensuite il m'ordonna , encore une fois , de le suivre à pied jusqu’au camp p 12. … à suivre
| |
|
|
|
|
|
|
|
Tasaft U GMUN
Commémoration du 53 ème anniversaire de la mort des deux colonels Amirouche et Si El Haouès.
Photos Hamid ( 28 mars 2012)








à suivre...
| |
|
|
|
|