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Le combat de la femme algérienne
Par Saidouiza
La liste des femmes de notre petit village d’Ighil Bouamas qui ont combattu est longue . Toutes ont participé à la Révolution , d’une manière ou d’une autre ... Lors d’une descente surprise de militaires français , des femmes eurent le bon réflexe d’enrouler dans un tapis lourd , de l’artisanat local , un moudjahid natif d’un village voisin , Ath Eurbah , qui se trouvait là . lorsque les soldats pénétrèrent dans la maison où se réfugiait le rebelle , elles s’assirent sur le tapis et l’ une d’elles fit mine d’être prise d’une crise d’épilepsie , se mettant à crier à tue-tête …. pendant que les autres femmes tentaient de lui mettre une grosse clé dans la paume de la main , pour chasser le djinn , le diable , qui « l’habitait » . Les militaires , surpris par les cris de la femme « habitée » , prirent leurs jambes à leur cou.

Femme au fagot . Borrel 1960
Les femmes ont fait la Révolution . Elles étaient au centre de tous les combats . « Honneur aux femmes , à leur beauté , à leur courage, à leur travail et à leur juste cause. », disait fort justement Kateb Yacine . « Au total les femmes supportent durement le poids de la guerre , on les bat comme les hommes, on les torture , on les tue, on les met en prison. » , écrivait en 1959 dans son Journal Mouloud Feraoun . Il disait aussi dans le même chapitre : « Quand ça s’ arrêtera , les survivants savent qu’elles ont tous les droits , de même qu’elles ont eu à assumer toutes les obligations , toutes les servitudes , toutes les humiliations , toutes les souffrances . La question est de se demander s’il en restera car on est en train de nettoyer le djebel de ses éléments les mieux enracinés , les plus endurcis , les plus représentatifs , en somme , les seuls valables. »
Commentaire de saidouiza (30/03/2013 01:07) :
C'est très bien Hamid ce que tu fais. Je vois que tu as un souci permanent
de maintenir un dialogue permanent entre les membres de ce blog. Connaître
tout ce qui concerne notre région, son histoire, lui apporter un soutien le
cas échéant, défendre ses intérêts auprès de qui de droit. Cette région a
souffert et souffre encore, que faire pour la soulager et la développer?
c'est une question qui nous interpelle tous. Le chômage des jeunes sévit
dans notre contrée. A part les auto-constructions, le travail des champs
mais qui dépérit de plus en plus, quelques transports lapidaires et la
mairie, il n'y a point
d'autres activités économiques chez nous. Que faire? Je saisis l'occasion
pour te demander des nouvelles de notre ami Ouahmed qui m'a promis de
rester en contact avec nous mais voilà déjà des mois qu'il est resté
silencieux. J'espère qu'il va bien.
Oui les autorités locales ont un rôle à jouer mais on doit aussi compter
sur nous-mêmes. L'exemple est donné par le village Ait Ouabane de nos
montagnes, un village qui grandit (voir leur blog) grâce probablement à son
émigration en France qui fait preuve d'une grande solidarité.
Saïd
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Commentaire de Tassadit (30/03/2013 14:47) :
Un grand merci à Hamid et à Said pour cet hommage rendu à la femme
algérienne qui a combattu coude à coude avec les hommes et qui, encore de
nos jours ,n'a pas encore arraché tous ses droits ( tutelle , héritage ,
divorce , ...)
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Commentaire de Oranaise (05/04/2013 15:43) :
Que de souvenirs réveille en moi cette photos ! Je revois ma mère , ma
grand-mère , ma tante , nos voisines , mon village et toutes les histoires
et anecdotes liées à ses personnes . Merci Borrel , Said et Hamid pour ces
moments de plaisir et d'émotion .
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La grève des étudiants (mai 1956 )
Evidemment l’ordre de grève fut suivi unanimement par tous nos collégiens et lycéens. Remarque : à ma connaissance, à Ath Ali Ouharzoune à cette époque -là , il n’y avait pas d’étudiants universitaires, sauf, je crois, deux ou trois dont les parents ne résidaient plus au village. ( Corrigez-moi si je me trompe ) .
Nous avions donc adhéré spontanément à ce mouvement , heureux d’avoir été sollicités , comme des grands , pour une action commune d’envergure nationale ( quel honneur ! ) mais aussi , parce que l’occasion était belle qui nous permettait d’apporter une contribution concrète à notre guerre de libération Et pour des adolescents que nous étions , quoique « mûrs avant l’âge » , c’était formidable ! Enthousiasme , patriotisme , solidarité avec les combattants , engagement franc pour les causes justes……, on pourrait disserté longtemps , a posteriori , sur les tenants et aboutissants de cette grève ... Quoi qu’il en soit , nous étions corps et âme avec la Révolution et ses mots d’ordre avaient pour nous un caractère sacré . Cette grève , sur le plan politique , a eu un succès retentissant que l’administration coloniale ne pouvait dissimuler à l’opinion internationale.

Le dernier bulletin scolaire de Mahmoud Ath Tsafat assassiné par l'armée française en décembre 1956
Fin mai 1956, retour au village de nos grévistes, par vagues successives : de Beni Yenni : Si Ahmed Nourredine et Hamid Ath Kaki, de Tizi Ouzou : Mahmoud Ath Kaci, Rachid Ath Lakehal, Mahmoud Ath Tsafat (Ath Kaki), Madjid Benmoussa …., de Dellys . Hamid Ath Younès ( Menameni ), d’Alger : Mahmoud Hazi, de Constantine : Said Ath Moussa, Mouloud Ath Kaci…. et bien d’autres dont les noms m’échappent. ( à compléter )
Commentaire de ahcene (13/04/2013 19:01) :
j'ai connu plusieurs des noms que tu as cités.je les partage en deux
groupes:le premier groupe est composé par des jeunes qui ont donné leurs
vies pour la liberation de notre cher pays;le 2eme groupe est composé par
de futures cadres de l'algerie independante.j'espére que les nouvelles
génerations prendront exemples de leurs ainés.que ceux qui sont morts
reposent en paix et longues vies aux autres qui ont encore à donner( comme
toi avec ce blog).salutations.
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (13/04/2013 19:38) :
Bonjour Ahcène , je suis vraimant ravi de te savoir toujours accro à notre
blog mais surtout de constater que tu as retrouvé ta forme et ta verve .
Hamoudi ( Mahmoud Ath Tsafat qrep ),fut un garçon exceptionnel : beau
gosse , sympathique , très sûr de lui et de ses convictions ... même ses
résultats scolaires étaient parfaits ... Voir son classement , 1er sur 69
, et le nombre de fois où il était classé premier dans pratiquement toutes
les diciplines . Oui vraiment , Mahmoud était trop intelligeant , il
avait un don d'anticipation incroyable sur l'avenir et sur les évènements
à venir . Gloire à nos chouhada .
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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Commentaire de ahcene (15/04/2013 17:07) :
bonsoir hamid,bonsoir à tous.sur cette page ,le hasard a voulu qu'on évoque
nos ainés qui ont quitté le banc des colleges et lycées à l'appel de la
patrie(19 mai 1956).ainsi ,sur le quotidien "elwatan" d'aujoud'hui en page
25,lors de la refection de la toiture du lycée de dellys ,un lot d'armes y
a éte decouvert datant de la revolution.cela prouve encore une fois que nos
ainés ont été à la bonne ecole du patriotisme.gloire eternelle a nos
chouhadas.
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Commentaire de ahcene (15/04/2013 17:17) :
cher chamid,j'ai de vagues souvenirs du chahid mahmoud ath tsafath allah
yarhmou.quel est son lien avec da rachid ath tsafath qui etait commerçant a
oum elbouaghi(canrobert)?MERCI.
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Commentaire de michael1953 (15/04/2013 21:18) :
Bonsoir à toutes et à tous! Gloire éternelle à nos valeureux martyrs et
longue vie aux survivants de cette révolution qui n'a épargné ni jeunes,
vieux, bébés femmes et hommes confondus. Obtenir une moyenne générale de
+15 avec toutes les affres de la guerre prouve que Mahmoud était un génie.
L'école du village porte glorieusement son nom. A bientôt!
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (16/04/2013 14:59) :
Salut Ahcène . Mahmoud dit Hemmoudi ( 1938/1956) et son frère Rachid sont
les deux fils de Mouloud Ath Tsafat et de Djedjia Ath Aissa , qrep . Le
prénom "Mahmoud" est maintenant porté par un des fils de Rachid , comme
c'est la tradition chez nous . La famille est toujours installée à Oum el
Gouaghi . Hemmoudi et moi-même étions détenus par les militaires français
d'abord au camp de Sidi M'hemed Larbi puis à partir du 24 décembre 1956 au
camp de Bouadnane ( Agarage Ath Abdesslam , siège actuel de l' APC d'
Iboudrarene ) . On y reviendra .
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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Commentaire de aitali-ouharzoune-retour-aux-sources (16/04/2013 15:33) :
Salut Micha . Jusqu'en 1956 et même après, pour ceux qui avaient repris
leurs études en 57/58 , surtout pour les élèves internes , il n'y avait
aucun problème avec les différents services français ( police ,
gendarmerie , armée ...). Par contre les humiliations , arrestations et
autres interventions musclées ,allant jusqu'aux exécutions, se
produisaient surtout pendant les vacances scolaires ou bien durant les
jours fériés .Quant à Mahmoud Ath Tsafat , je confirme , il était très
intelligeant , vif et pressé d'agir . QREP .
http://aitali-ouharzoune-retour-aux-sources.vip-blog.com/
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Commentaire de ahcene (16/04/2013 18:55) :
merci hamid pour ta réponse sur mahmoud ath tsafat.elle m'éclaire sur le
fait que j'ai souvent rencontré da rachid chez da mahmoud ath aissa à
chelghoum laid.qu'ils reposent en paix.
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Commentaire de Tassadit (20/04/2013 18:19) :
Aujourd'hui le 20 avril , rendons hommage à tous les martyrs des causes
justes . Je vous invite à avoir une pensée pieuse à la mémoire de tous nos
compatriotes assassinés partout en Algerie et ailleurs . En outre
n'oublions jamais jamais les sacrifices des enfants de notre village
assassinés à Ain Abid , de Youcef Ath Abdelkader et de Boussaad Ouchérif
exécutés à Tachoucht ,de Mahmoud Ath Tsafat assassiné en décembre 1956 ...
Que Dieu accueille en son vaste paradis tous nos martyrs .. Gloire
éternelle à nos Chouhada .
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Commentaire de ahcene (19/05/2013 18:29) :
en cette journée historique du 19 mai où les etudiants ont repondu à
l'appel de l'UGEMA en renforçant les rangs de la revolution, gloire à nos
martyres .
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Des familles entières ont été décimées
Saidouiza
« L’herbe a repoussé sous les empreintes des pas , sur les chemins empruntés jadis par les gens … » entonne , d’une voix douce et mélancolique, un chanteur-poète natif du village de Said, Ighil Bouamas.

Un cimetière du village d'Ighil Bouamas , photo Borrel 2006
A chaque perquisition, les femmes se regroupaient pour se défendre ensemble et protéger leur honneur, les hommes , pour ce qu’il en restait, partaient au charbon : ils devaient se montrer aux militaires et répondre à leur interrogatoire. Souvent , ils étaient arrêtés sur place , même jeunes… .
Un jour , un frère de Saïd, qui venait de quitter le lycée de Tizi-Ouzou à la suite de la grève des étudiants , reprocha à un soldat de vouloir chiper son petit Larousse quand il le vit le prendre pour le consulter. Offusqué, le militaire s’en plaignit à l’oncle paternel (ce qui était gentil ) , mais le punit quand-même en lui faisant porter un sac à dos jusqu’au village voisin . Moins jeune, il aurait été mis en prison ou tué …

Ighil Boumas , 1960, photo Borrel
L’apport à la Révolution du petit village de Saïd , comme tous les autres villages de Kabylie , est incommensurable . Le village était dans toute la guerre . Il se vida de ses hommes et n’y demeuraient que les femmes , les enfants et quelques rares vieillards malades et privés de soins. Les hommes , jeunes et moins jeunes , étaient partis ailleurs pour les uns , morts pour les autres , parfois dans des conditions mystérieuses . Tu restes au village , tu meurs ! Tu pars dans la montagne, tu meurs ! Alors , vas dans la montagne et meurs ! Djaout le disait autrement et sublimement au plus fort des années de sang , plus de trente années après l’indépendance : « tu parles tu meurs , tu te tais tu meurs , alors dis et meurs ! » Djaout a été assassiné. Tant d’hommes de culture et de liberté ont été assassinés ….
Commentaire de Tassadit (20/04/2013 15:31) :
Bonjour à tous nos internautes . La réplique de Djaout, un Homme de très
grande valeur , un digne fils de notre Kabylie , qrep ,est restée gravée
dans nos mémoires . A chaque fois que le nom de Djaout est évoqué je
ne peux m'empêcher de penser à un autre très grand Homme , Lounis Matoub ,
qrep , et à sa monumentale chanson : "a Kenza yeli ". Les grands ne
meurent jamais . Vive la Kabylie unie , vive l'Algérie éternelle .
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